Si la terre cuite est préférée pour sa sensualité, tous les matériaux trouvent leur place chez Patrice Benadon, qui, dans sa maison-musée, cultive l’amour du XIXe siècle et de la collection, indifférent aux modes.
Quel achat a fait de vous un collectionneur ? J’ai vécu dans une famille où il n’y avait aucun objet de collection ; on ne savait pas ce que c’était. Un été, à 14 ans, lors d’un séjour en Angleterre, j’ai dépensé tout mon argent de poche pour une paire de couverts à poisson de la maison Joseph Haywood & Co, que je possède encore ! Dès que j’ai gagné ma vie, j’ai acheté du mobilier XVIII e . J’avais été éduqué à l’art par l’un de mes amis, professeur à l’école Boule, pour qui le XIX e siècle n’existait pas… Il m’a fallu m’émanciper. Je me considère comme un passionné de sculpture, et non pas seulement de bronzes. Il y a peu d’années, était dispersé chez Artcurial l’important ensemble de Pierre Hebey. Ce dernier voulait tous les formats, toutes les éditions d’un même sujet. Cela ne correspond pas à l’idée que je me fais de la collection. Le collectionneur, c’est un fou qui tombe amoureux d’un objet. Pourquoi la sculpture ? J’ai été dentiste ; la sculpture étant tridimensionnelle et quelque chose que l’on touche, cela devait naturellement m’interpeller. J’ai d’abord chiné aux Puces : Univers du bronze y tenait un petit stand, où j’allais exercer mon œil. Certaines rencontres ont aussi été capitales. André Lemaire, qui avait une galerie rue de Verneuil, représentait des artistes qu’on ne voyait pas ailleurs, tels Dalou, Pradier, Halou, Clesinger… Nous…
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