La révélation Horace Vernet à Versailles

L’arbre généalogique d’Horace Vernet est un livre d’histoire de l’art. Né au Louvre dans la nuit du 30 juin au 1 er juillet 1789, le petit-fils du grand peintre de marine Joseph Vernet et du dessinateur et graveur Moreau le Jeune, fils du peintre de chevaux Carle Vernet et neveu de l’architecte Jean-François Chalgrin est un homme de paradoxes. Ses capacités se sont pleinement révélées avec le temps, en partie à Rome, où il avait échoué à se rendre en tant que pensionnaire de l’Académie de France, institution dont il fut néanmoins nommé directeur à 40  ans. Il le doit en partie à ses voyages en Orient, dont il livra dans ses peintures une vision tout à la fois politique et poétique. Au cours de ses cinq séjours en Afrique du  Nord, enthousiaste, il est partagé entre le devoir de rendre compte de la situation – en pleine guerre de conquête – et de chanter la gloire de la famille d’Orléans, d’illustrer et de légitimiser leurs entreprises coloniales, tout en témoignant – ce qui n’est pas contradictoire chez un homme de cette génération – d’une vraie fascination pour la culture algérienne et pour ce territoire si neuf. Horace Vernet est avant tout un artiste officiel  : il peint à ses débuts les hauts faits napoléoniens, à un moment où ils se comptent encore sur les doigts de la main, et défend Paris contre les Alliés à la barrière de Clichy le 30  mars 1814, épisode qui lui vaut une Légion d’honneur reçue des mains de l’Empereur en décembre, et qu’il met en scène quelques années plus…