Honneur aux arts décoratifs du XX e siècle avec par exemple une paire de suspensions de René Lalique (voir page ??). Pour la période de l'après-guerre, on remarque une table de salle à manger de Jacques Adnet (1900-1984) à plateau en dalle de verre sur structure formant piétement cylindrique en métal, recouverte de cuir noir à piqûre sellier, attaches en laiton doré, vers 1950, estimée 7 000/9 000 €. Pour la sculpture, on peut être séduit par Enigma, vers 1925, sculpture en taille directe sur marbre blanc de Maurice Guiraud Rivière (1881-1947), prisée 8 000/10 000 €, ou par Virginie , créée en 1968 par Robert Couturier (1905-2008) et ici dans une épreuve en bronze à patine noire, numérotée 2/6, par Susse fondeurs (15 000/20 000 €).
En ouverture, on s'intéresse à la numismatique avec par exemple un tétradrachme, orné à l'avers d'un quadrige couronné par la Victoire, et au revers d'un protomé de taureau androcéphale, frappé en Sicile sous Gela (420-415), prisé 500/700 €. Le programme comprend aussi des bijoux à l'image d'une bague ornée d'un saphir de taille coussin pesant 10,33 ct et originaire de Ceylan, entouré de diamants (12 000/15 000 €), d'un bracelet du modèle « Mors » en or d'Hermès (7 500/8 000 €) ou d'une bague « Dôme » en argent émaillé noir ornée d’une citrine par Jean Després (2 000/4 000 €). Parmi les montres, retenons la « Datejust » de Rolex en acier doré, modèle à cadran blanc avec index chiffres romains appliqués pour les heures et chemin de fer pour les minutes, date par guichet à 3 h, mouvement automatique, couronne et fond vissés. Prévoir 9 000/11 000 €.
Marc Fumaroli, écrivain et professeur au Collège de France, décédé l'an dernier, a marqué son époque par son esprit mordant, sa curiosité pour les lettres bien sûr, mais aussi pour les beaux-arts (voir page ??). Les livres, objets et tableaux dépendant de sa succession composent ce programme. On remarque en particulier une huile sur toile attribuée à Noël-Nicolas Coypel (1690-1734), Apollon et la sibylle de Cumes , sujet tiré des Métamorphoses (XIV, 110-153) d'Ovide, où la sibylle demande au dieu de la laisser vivre autant d’années que de grains de sable que sa main peut contenir. Pour cette toile de format ovale (85 x 61,5 cm), il faut compter 8 000/12 000 €. Appartenant à divers, on retient de l'école mexicaine de la Maravilla americana une Virgen de Guadalupe , vers 1750, huile sur toile (209 x 123 cm) attendue à 60 000/80 000 €. Ce nom fut donné à la Vierge Marie, qui serait apparue en 1531 à Juan Diego Cuauhtlatoatzin, jeune Aztèque converti au catholicisme, sur la colline du Tepeyac à Mexico.
En vedette, un Hermès janiforme en rosso antico figurant d'un côté une tête de satyre et de l'autre une tête de faune, art romain, II e -III e siècle, estimé 15 000/20 000 €. Le rosso antico est un marbre rouge antique de Grèce, issu des carrières du cap Matapan, dans le Péloponèse. On s'intéresse ensuite à une huile sur toile d’après Giovanni Antonio Canaletto, L’Entrée du Grand Canal et l’église de la Salute , mesurant 54,5 par 93 cm et prisée 10 000/15 000 €. Signalons aussi la présence d'une sculpture en bois doré et polychrome représentant Raphaël et Tobias sur le chemin de la Médie , réalisée en Italie au milieu du XVI e siècle (8 000/10 000 €). L’archange, sous le traits d’un jeune homme nommé Azarias, désigne de sa main gauche la dépouille du grand poisson dont le cœur, le fiel et le foie seront prélevés pour la guérison du père de Tobias.
Rendez-vous pour une session autour du luxe et de la mode qui proposera aussi bien une montre Rolex « Oyster Perpetual Lady Datejust » (4 000/6 000 €) qu'un sac Birkin de chez Hermès (4 500/5 000 €) ou une bague « toi et moi » en platine sertie de deux diamants de taille ancienne coussin, épaulés des mêmes pierres en taille réduite, dont on attend 2 300/2 500 €.
Cette vente verra la dispersion du fonds d'atelier du peintre Pierre Patureau (1924-2020). Près de quatre cents tableaux abstraits prendront le chemin des enchères, avec des estimations comprises entre 20 et 500 €. C’est au Maroc que Patureau passe sa jeunesse. Il débute une carrière dans l’enseignement pour progressivement « entrer en peinture, comme on entre en religion » à partir des années 1960. Artiste nomade, il promène son chevalet au Maroc, en Espagne, en Amérique du Sud, en Allemagne, en Italie ou aux États-Unis, et rapporte plusieurs centaines de croquis pris sur le vif, des chroniques de voyages, de rencontres, le tout dans des carnets, séries d’aquarelles ou pastels. Si on a longtemps comparé la peinture de Patureau à celle de son illustre prédécesseur William Turner, c’est pour le traitement de la lumière vaporeuse et poudrée qui floute les contours, tantôt irradie les paysages, accentue quelques figures ou parfois au contraire les projette dans une immensité presque mystique.
Pleins feux sur l'abstraction lyrique grâce à une grande composition du peintre franco-chinois Chu Teh-chun, N° 294, de 1968, à négocier à 250 000/350 000 €, mais aussi à Georges Mathieu avec une toile de 1969, Urfa , à envisager à 70 000/80 000 €. On restera dans l'abstraction avec le peintre américain Sam Francis et son acrylique sur papier Sans titre. SF89-218 , de 1989 (50 000/70 000 €), ou encore l'artiste d'origine suisse Hans Hartung avec P1972-8 , un pastel sur carton emblématique de son travail sur le mouvement et la dynamique des lignes et des couleurs (38 000/42 000 €). Retour à la figuration en compagnie de Robert Combas, qui livrera contre 70 000/80 000 € une technique mixte de 1973, Bunker à fleurs à blanc de noir ! 2017 des lignes . Place enfin aux coloristes avec d'une part le fauve provençal Auguste Chabaud, dont Les Gitanes de 1912-1914 sont annoncées à 30 000/40 000 €, et de l'autre la peintre d'origine polonaise Mela Muter, dont le Portrait d'homme dans la bibliothèque est attendu à même hauteur.
Plus de quatre cents instruments – guitare, flûte, cistre, cor, saxophone, vielle, bassons, violon, mandole, cornet, cornemuse, hautbois, clarinette, basson, trompette, viole – estimés entre 30 et 30 000 € composeront cet orchestre. Une guitare baroque d'Alexandre Voboam, faite à Paris dans la seconde moitié du XVII e , dominera les estimations à 20 000/30 000 €. Une guitare de René Lacote exécutée à Paris en 1844 se disputera quant à elle à 15 000/16 000 € et une baroque à cinq chœurs dite « en bateau » de Michelot, datée de 1784, à 7 000/9 000 €. Nous mettrons encore en avant une flûte à bec en fa en buis à bagues d'ivoire, exécutée par Eichentopf à Leipzig vers 1730 (12 000/15 000 €), et un contrabassophone fabriqué vers 1870 par Geipel, celui-là en bois teinté et à quinze clefs (8 000/10 000 €).
Les sculptures se mettront particulièrement en avant, notamment grâce à un grand bronze de l'école française du XVIII e reprenant l' Amphitrite tranquille (grand modèle) créée par Michel Anguier au siècle précédent. S'il faudra envisager ici 20 000/30 000 €, 3 000/4 000 € pourraient suffire pour un groupe d'Émile Louis Picault, Persée et Pégase , en bronze à patine brun nuancé, et 2 500/3 000 € pour un fort relief en pierre calcaire figurant une Sainte femme (Marie-Madeleine ?) issue d'un travail de Picardie au premier quart du XVI e . On se tournera ensuite vers les cimaises pour y admirer une toile abstraite d'Olivier Debré, Verte claire de Loire, de 1984 (10 000/15 000 €), et une Vierge à l'Enfant de l'école romaine vers 1650, réalisée dans l'entourage de Pier Francesco Mola (3 000/4 000 €).
Belle sélection d'objets provenant du monde entier. Les lots proposés sont dans toutes les gammes de prix. Certains présentent un remarquable état de conservation comme Ballerina de Marie Earle, des années 1940 (3 000/4 000 $), Souvent Femme Varie de Roger & Gallet en 1955 (600/800 $), un modèle Jollivet pour Isabey, Jardin en Fête , de 1920 (1 000/2 000 $), ainsi que la rare boîte en papier glacé gaufré pour R. Lalique À travers la Voilette , de 1924 (3 000/6 000 $). Parmi les objets du XIX e siècle, on trouve un flacon à parfum en jade sculpté avec rubis et perles (2 500/3 500 $), un autre figuratif en argent austro-hongrois, serti de bijoux (1 500/1 800 $) ou encore un poisson en verre coffré de Thomas Webb (1 500/1 600 $). La trouvaille la plus importante, documentée ici pour la première fois, est sans doute le prototype de 1914 d'un modèle en cristal de Baccarat à thème égyptien, Osiris, pour Vinolia (30 000/40 000 $).
La vedette de cette vacation comprenant des bijoux, des céramiques et des services de verre – notamment signés Lalique et Baccarat – revient aux tableaux anciens. Estimée 8 000/12 000 €, une paire d'huiles sur toiles est attribuée à Antoine François Callet (1741-1823). Il s'agit d'allégories des arts convoquant pour la première Uranie, muse de l'astronomie, Polymnie, muse de la poésie lyrique, Calliope, muse de la poésie épique et de l'éloquence, qui tient « La Henriade » de Voltaire, et Clio, muse de l'histoire… La seconde convie Érato, muse de la poésie amoureuse,Thalie, muse de la comédie et Euterpe, muse de la musique. Attendue à 8 000/10 000 €, une autre paire par Pierre Nicolas Legrand de Lerant (1758-1829) figure L'Offrande au soleil ou la Piété des anciens Gaulois. Terminons par une commode en loupe de noyer et noyer, à décor de bronzes vernis et dessus de marbre jaune de Valence – rapportés ultérieurement –, Dauphiné, première moitié du XVIIIe siècle (1 500/2000 €).
Le dimanche 2, la peinture du XIX e siècle s’affiche aux cimaises, de la scène de vie domestique immortalisée par Jacques Gamelin (1 000/1 500 €) à la discussion entre hommes devant la cheminée, figée par François Théophile Gide (3 000/4 000 €). Un bronze historiciste d’Adrien Gaudez illustre une leçon d’escrime (1 200/1 500 €), alors qu’Antoine Louis Barye livrera un autre combat, remporté par son tigre contre une antilope (2 000/3 000 €). L’histoire de l’archange Raphaël, du prophète Tobie et de son fils sera relatée par une tapisserie tissée à Aubusson à la fin du XVII e siècle (2 500/3 000 €). D’époque Charles X, un mobilier complet de chambre à coucher composera un bel ensemble (800/1 200 €), tandis que les commodes, bien représentées, déclineront tous les styles. L’Asie ne sera pas oubliée, une vasque à poissons chinoise, de la fin de la période Daoguang, invitant à détailler ses ornements de porcelaine polychrome en relief moyennant environ 5 000 €.
Fondu à seulement six exemplaires, vers 1905, le bronze de Persée et la Gorgone , par Camille Claudel, est la tête d’affiche de cette dispersion (200 000/300 000 €). Les tableaux ne seront pas en reste, Tsuguharu Foujita mêlant lui aussi modernité et tradition dans sa Maternité à l’aquarelle et à la feuille d’or (215 000/250 000 €). À côté des êtres mythiques et des femmes idéales, Giovanni Boldini a immortalisé La Réjane sur scène . Un souvenir dédicacé à « Madame Angèle », daté 1878-1884, à décrocher autour de 50 000 €. Les paysages seront également de la partie, du Printemps à la Reinerie , en Vallée de Chevreuse, peint en 1944 par Henri Manguin (35 000/50 000 €), au village de Mustapha Supérieur, représenté en plongée par Albert Marquet en 1924, avant qu’il ne devienne un quartier d’Alger (autour de 50 000 €). Renoir évoquera la nature à travers une étude de narcisses exécutée vers 1915, en vue d’agrémenter l'encadrement du portrait de Madame de Galéa (30 000/50 000 €).