Enchérissez sur la liste des lots Artenchères : 12 octobre 2022 - <p><strong style="font-size: 18px;">Vente d'atelier : Jean-Claude Besson-Girard (1938-2021)</strong></p><p> </p><p class="ql-align-justify">Besson-Girard, cherchez-le bien : il est ailleurs ! Sa peinture vous saute aux yeux par ses évidences formelles ? Pourtant, il réfuta toujours, avec force et raisons, être un peintre hyperréaliste. À la suite de Leonard De Vinci et de Maurice Denis, il rappelait qu’un tableau est une « chose mentale », « une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées », bref, une abstraction, toujours « singulière et énigmatique ». Il a seulement choisi la voie la plus difficile pour l’illustrer : l’apparente « vérité » fidèle des sujets qu’il affectionne. Chez lui, la forme, toujours au service d’une beauté nécessaire et fragile, dessinée d’un pinceau minutieux et patient, emmagasine la lumière pour la restituer généreusement. L’instant capté vibre d’une présence qui s’efface incessamment. Comme il aimait à le répéter, son désir était de « révéler la présence d’une absence ».</p><p class="ql-align-justify">Car Besson-Girard fut un militant intransigeant. Par deux fois, alors que le succès sonnait trop bruyamment à sa porte, il se détournera de son art. Pour revenir à la terre, en fondant une communauté agricole, ou pour la défendre, acteur engagé sur le chemin d’une « décroissance harmonique ». Couvrant, comme à son habitude, d’innombrables feuillets d’une écriture calligraphique, il en tira la matière de remarquables ouvrages dédiés à la cause écologique. Alors qu’il exposait dans de bonnes galeries parisiennes – dans l’une d’elles François Mitterrand lui acheta un tableau – il craignit de perdre son âme d’artiste et renonça définitivement aux expositions et au circuit qu’il jugeait mercantile. À chaque fois, il reprit la peinture.</p><p class="ql-align-justify">Autodidacte, né avec un crayon et des couleurs au bout des doigts, il fréquenta à Lyon ses amis peintres, passés par les Écoles d’Art, Stéphane Braconnier avec qui il explora un temps les voies, aveugles pour lui, d’une abstraction plus conventionnelle ou Cricor Garabetian au formalisme poétique baigné de l’imaginaire de ses racines. C’est avec eux et tout en s’éloignant d’eux qu’il découvrit sa veine personnelle, son style si singulier. </p><p class="ql-align-justify">Besson-Girard ne croyait pas en l’histoire de l’art. Dans l’expression artistique, il ne voyait aucune linéarité ni aucun progrès. Il y décelait plutôt des va-et-vient permanents où se croisent les signes, les graphes, les traces abstraites et les figurations plus ou moins ressemblantes, au fil des conventions du temps. Le tout traversé de fulgurantes ruptures, de modernités renouvelées ou de passives répétitions. Tout au service de l’émotion, de cet ébranlement inattendu qui va saisir le spectateur et le porter hors de lui, au bord de l’essentiel : le tragique et la jouissance mêlés. La rencontre avec un tableau « réussi » doit être une expérience. Ainsi se considérait-il comme le contemporain (artistique) des auteurs anonymes de l’art pariétal ou de ceux des portraits du Fayoum, de Vermeer, de Hopper ou de Magritte…</p><p class="ql-align-justify">Ses tableaux sont toujours de subtils dialogues avec des œuvres qui l’ont particulièrement ému ; ils témoignent du temps qui passe, comme des Memento mori, mais aussi de l’exultation de la vie et des artifices facétieux que les humains ont su créer pour continuer à jubiler.</p><p class="ql-align-justify">Ses femmes nues sont les petites filles des Vénus de Giorgione et du Titien, teintées de l’érotisme de bon aloi qu’ont su exprimer Valadon ou Charmy ; ses scènes de genre mêlent l’histoire et la modernité dans un foisonnement discret de symboles ; ses portraits et, plus encore, ses autoportraits ont la subtilité et la radicalité de ceux que nous a laissés l’Egypte romaine, dans la rencontre sereine de l’événement mortuaire et de la vie triomphante ; ses natures mortes, genre qu’il tenait à appeler « vie silencieuse », conjuguent la suavité des matières de Chardin à la poésie dépouillée de Morandi…</p><p class="ql-align-justify">Autant de rencontres fécondes et jamais de plagiats, ni même d’hommages trop appuyés ; une liberté dans la contrainte, des citations comme témoignages pour une œuvre originale que seul peut laisser un artiste rare, un artiste vrai.</p><p class="ql-align-justify"> </p><p>Expert : Damien Voutay</p><p><br></p><p><u>Expostion publique : </u></p><ul><li>mardi 4 octobre : 10h-12h et 14h-18h</li><li>mercredi 5 octobre : 10h-12h</li></ul><p><br></p><p><u>Conditions particulières </u>:</p><p><br></p><p>Artenchères est à votre disposition pour un rapport d’état de conservation plus détaillé, sur demande.</p><p>Les reproductions photographiques peuvent ne pas donner une image entièrement fidèle de l’état réel d’un lot, notamment parce que les couleurs ou les ombres figurant sur la reproduction peuvent différer de ce que percevrait un observateur direct. Les dimensions des Lots sont données à titre indicatif, avec une marge d’erreur raisonnable (inférieure à 10%). Tous les défauts ne sont pas visibles sur les photos, et l’appréciation des couleurs peut différer selon l’écran.</p><p><br></p><p>Les frais de vente sont de 25.2% TTC en volontaire (Live d’Interenchères + 3.6% TTC / Drouot Live + 2.16 % TTC).</p><p><br></p><p><u>Expéditions – Transport :</u> </p><p>• Récupération directement à notre étude sur RV </p><p>• Mandater une tierce personne pour venir récupérer vos achats (merci de nous communiquer l’identité de la personne par mail)</p><p>• Faire appel à Mail Boxes Etc : devis@mbelyon.fr ou à tout autre transporteur de votre choix </p><p>• Acheter une boîte Colissimo et nous la faire parvenir pour l’expédition de votre lot</p><p>Les lots doive Lyon - Lyon
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