Une commode Transition dans tous ses états
Avec sa silhouette élégante et son décor harmonieux, cette commode évoque le plus beau de l’époque Transition, mais également la production de l’ébéniste Charles Chevallier.

Estimation : 20 000/25 000 €
Au vu de l’estampille, cette commode pourrait être l’œuvre de l’ébéniste Charles Chevallier (1700-1771). Frère de l’ébéniste Jean Mathieu Chevallier et gendre de Gaspard Coulon, il obtient ses lettres de maîtrise avant l’année 1738, et s’établit rue du Bac à Paris. L’essentiel de sa productionsera ainsi consacré aux meubles Louis XV et Transition. On remarque particulièrement ses commodes en placage de feuilles ornées de motifs floraux ou géométriques, mais aussi en laque de Chine ou en vernis européen. Celle-ci s’ajouterait ainsi à un corpus finalement assez réduit. Nul doute qu’elle se fera remarquer par ses ornements de cubes en bois teinté vert et de trèfles à quatre feuilles enfermés dans des carrés, qui ne sont pas sans évoquer la future marqueterie « à la reine », l’un des motifs phares de l’époque Louis XVI. Elle conserve néanmoins un léger galbe très Louis XV au niveau des pieds, tout en proposant des montants droits et plats à pans coupés et aux bronzes déjà inspirés de l’Antiquité. La délicate marqueterie est quant à elle parfaitement ordonnancée. Ce savant équilibre typique de l’époque Transition eut cours en France dans les années 1760 et 1770. Un autre exemple de la diversité des recherches de cette époque sera présenté lors de cette vente : une commode à ressaut central et à la riche marqueterie répartie en panneaux de bois indigènes, à motifs de fleurs, attributs de musique et d’urnes. Ce meuble, estampillé Jacques Bircklé (1734-1803), est annoncé à 20 000/25 000 €.