Un travail d’orfèvre vers 1510-1530
Pays-Bas du Sud, Bourgogne ou Paris vers 1510-1530, il est difficile de déterminer le lieu d’exécution de ces précieuses plaquettes en or émaillé illustrant la vie de la Vierge.

Estimation : 30 000/40 000 €
Institutions, marchands et collectionneurs, européens ou américains, devraient être sur les rangs. Nos trois plaquettes, issues probablement d’un ensemble de quatre, comme le laissent supposer les chiffres romains en parties inférieures, sont réalisées sur une plaque d’or (24 ct) d’à peine 1 mm d’épaisseur, travaillée sur les deux faces assez profondément pour recevoir des émaux. Ceux-ci sont dits de basse-taille, une technique inventée par les orfèvres siennois à la fin du XIIIe siècle et adoptée à Paris au début du suivant. Elle consiste à appliquer des émaux translucides sur une plaque, d’argent le plus souvent, d’or parfois, gravée et ciselée en un bas-relief (une basse-taille, donc), les couleurs n’étant pas nettement séparées par des cloisons. Difficile à mettre en œuvre, cette technique délicate permet de superbes jeux de transparence et de relief, un luxe de détails, une palette chatoyante. Et les objets qui en sont ornés étaient réservés à de riches commanditaires, civils ou religieux. L’iconographie de nos plaquettes est la suivante : Joachim chassé du Temple, La Rencontre à la Porte d’or, L’Annonciation, La Nativité aux Bergers, L’Adoration des Mages et Le Couronnement de la Vierge (voir page de droite). Étaient-elles enchâssées dans une monture permettant de composer un petit tableau à double face ou formaient-elles un pendant à un cycle de la Passion en diptyque. Leur origine demeure mystérieuse. Autre atout : elles sont conservées dans la famille de Charles Henry Lionel Widdrington Standish (1823-1883).