Modello pour le salon de Mercure à Versailles
Cette étude préparatoire évoque la participation de Jean-Baptiste de Champaigne à la décoration du château de Versailles, un projet entièrement tourné vers la célébration du Roi-Soleil.

Estimation : 40 000/50 000 €
À partir de 1664, le roi Louis XIV décide de plusieurs grandes campagnes de travaux à Versailles. Il veut faire de ce château de chasse une résidence royale. Vers 1670, cette dernière commence à prendre forme, les grands appartements de la reine et du roi prenant place au premier étage. Au départ antichambre, le salon de Mercure va finalement devenir, en 1682, à l’installation définitive de la cour à Versailles, la chambre de parade (Louis XIV préférant dormir dans ses petits appartements), contiguë aux salons d’Apollon – ancienne chambre du roi qui devint salle du trône – et de Mars, soit la salle des gardes. La décoration de son plafond débute vers 1672 : elle est confiée à Jean-Baptiste de Champaigne. L’artiste d’origine bruxelloise, arrivé à Paris en 1643, a déjà une belle carrière comme peintre religieux et d’histoire. Il a pu profiter notamment de la protection de son oncle, le célèbre Philippe de Champaigne qui travailla à la cour de la reine Marie de Médicis, puis de Louis XIII. Après plusieurs années passées dans son atelier, Jean-Baptiste effectue un séjour formateur à Rome en 1658-1659. À son retour, il collabore à divers grands chantiers royaux, à Vincennes puis au palais des Tuileries pour l’appartement du Dauphin, et rejoint l’Académie royale de peinture en 1663. Fort d’une belle réputation, il est donc choisi en 1672 pour orner le plafond du salon de Mercure et l’oratoire de la reine. Il crée un décor centré autour de la figure de Mercure sur un char tiré par deux coqs. À l’effigie de Louis XIV, le dieu préside aux arts et aux sciences mais aussi, en tant que divin messager, aux ambassades. Il est ainsi entouré de quatre voussures représentant des hommes illustres de l’Antiquité : Alexandre le Grand faisant porter à Aristote divers animaux étrangers afin qu’il écrive son Histoire naturelle, Alexandre recevant une ambassade d’Éthiopiens, Ptolémée Philadelphe discutant avec des savants dans la bibliothèque d’Alexandrie et, sur la voussure ouest, Auguste recevant une ambassade d’Indiens, dont cette peinture est une étude préparatoire. Autant d’évocations de la grandeur du roi Louis XIV, créateur de la bibliothèque et de la ménagerie royales.