Au son d’Ignacio Fleta
Une restauration sur le fond de cet instrument, par ailleurs en bel état de conservation et préservé par son étui d’origine, ne devrait pas dissuader les amateurs tant est réputé son facteur, Ignacio Fleta.

Ignacio Fleta (1897-1977), guitare de 1963, Barcelone, n° 301, espacement au sillet de tête : 5 cm, diapason : 65 cm, espacement au chevalet : 5,8 cm, mécaniques Fustero.
Estimation : 10 000/15 000 €
Après avoir débuté son aventure de luthier en compagnie de ses frères, ce fils d’ébéniste leur laisse la fabrication des violons et des violoncelles pour se mettre à son compte, en se réservant les guitares. La consécration vient avec Andrés Segovia, l’un des plus fameux guitaristes du XXe siècle, qui lui commande plusieurs instruments en 1957, montrant la voie aux solistes soucieux d’obtenir le meilleur son. Six ans plus tard était ainsi livrée cette guitare, dont la table d’harmonie est en épicéa, le fond et les éclisses en palissandre indien, le manche en acajou et la touche en ébène. Des bois précieux pour un son qui ne l’est pas moins. La musique s’invitera également au rayon des objets d’art par le biais d’un original et imposant bronze d’édition ancienne signé Siot-Decauville : Les Fondeurs de cloche de Louis Albert-Lefeuvre (6 000/8 000 €). Ses deux artisans médiévaux en étain bandent leurs muscles pour porter l’instrument de musique renversé, à patine vieil or, presque aussi grand qu’eux. Cette œuvre du sculpteur, ancien élève préféré de Falguière, habitué du Salon des artistes français et lauréat du grand prix de Florence en 1899, fut présentée à l’Exposition universelle de Paris un an plus tard.