Projet inachevé sur fond de Révolution
Restée depuis l’origine dans la descendance du député de la Convention François Mellinet, cette toile rappellera aux Nantais tout un pan de leur histoire et celle de la France.

Estimation : 8 000/10 000 €
Si l’endroit était à l’époque hors les murs de la ville, il est aujourd’hui rattaché à la commune, et les Nantais le connaissent sous le nom de place Maréchal-Foch. Elle est dominée, du haut des vingt-huit mètres de sa colonne, par la statue de Louis XVI. Mais en 1791, date à laquelle le peintre Jean-Baptiste Coste – proche du maître néoclassique Jacques-Louis David et de l’architecte nantais Mathurin Crucy – peignit cette toile, la royale figure était absente. Et pour cause, la Révolution grondait alors en France. Le projet de cette colonne commémorative remonte à l’année 1788. Dix-neuf architectes nantais décident alors d’ériger un monument commémoratif aux grands travaux menés par Louis XVI. La première pierre de la colonne, réalisée par Jacques Lamarie, est posée le 24 juin 1790 sur cette promenade reliant la Loire et l’Erdre, alors nommée cours des États et bordée par l’hôtel d’Aux, qui servira par la suite de résidence aux préfets et aux invités de marque, notamment, en 1808, Napoléon Bonaparte. Son inauguration fut jumelée avec un hommage au pacte fédératif, célébré lors de la fête du 14 juillet 1790. Mais devant l’évolution des événements politiques, Mathurin Crucy décide en 1792 d’abandonner le projet de statue de Louis XVI. Un monument glorifiant la Liberté est envisagé, qui ne sera jamais réalisé… Finalement, c’est sous la Restauration que la colonne recevra son roi habillé à l’antique.