Pillement, paysagiste préromantique
Artiste lyonnais du XVIIIe siècle, Jean Pillement offre une peinture plus complexe qu’on a tendance à le penser.

Estimation : 8 000/12 000 €
Un paysage imaginaire, alliant montagne, eau et pont, dans lequel évoluent des villageois menant leurs animaux : voici un panorama somme toute classique, comme peut en offrir l’école du XVIIIe siècle. Toutefois, Jean Pillement, à l’image de plusieurs autres confrères de la fin de l’Ancien Régime — notamment régionaux comme Charles de Lacroix et Jean-Baptiste Lallemand —, lui offre un petit supplément romantique avant l’heure, grâce à cette atmosphère vaporeuse et une lumière irradiante. Pillement est un artiste aux multiples cordes à son arc. Estampillé peintre lyonnais, il compte pourtant parmi les plus grands voyageurs de son temps. Ainsi, après sa formation aux côtés du dessinateur parisien Daniel Sarrabat, il se lance dans un véritable périple qui le mènera à Lisbonne, à Londres, à Vienne, en Russie et en Pologne, alors peintre du roi Stanislas II. Pour autant, il ne néglige pas la capitale française, où il exposera notamment au Salon de 1776 et deviendra peintre de la reine Marie-Antoinette. Extrêmement demandées et appréciées, ses chinoiseries marqueront la décoration intérieure de nombreux salons, tout comme les productions de la manufacture de tapisserie des Gobelins, avec laquelle il collaborera à plusieurs reprises. À l’aube du règne de Louis XVI, Jean Pillement abandonnera le style rocaille au profit de la manière à l’antique, et de ses paysages préromantiques.