Coffret de prestige, corail de Chine et Venise par Ziem
Conservée dans la même famille depuis les années 1920, une peinture de Félix Ziem rappelle la place que tient l’artiste dans l’histoire de l’art, mais aussi son attachement à la cité des Doges.

Estimation : 60 000/80 000 €
Le comité Félix Ziem a dû être ravi de redécouvrir cette superbe toile, qui sera bien sûr incorporée au catalogue raisonné de l’artiste. Le soleil couchant baigne de ses rayons cette scène des quais de Venise. Gondoles et voiliers animent le canal tandis qu’en arrière-plan l’on distingue, dans une brume vaporeuse, la place Saint -Marc et son campanile ainsi que la basilique Santa Maria della Salute. C’est en 1842 que Ziem découvre l’Italie. Il n’est pas encore le peintre reconnu et convoité qu’il deviendra bientôt. Il part à pied pour Rome, échangeant dessins et tableaux contre de la nourriture. Il aura la «révélation» à son arrivée dans la Sérénissime. S’il voyage dans tout le bassin méditerranéen, de Constantinople à Alger en passant par Le Caire, celle-ci deviendra sa «seconde patrie», comme disait Théophile Gautier. Il y reviendra régulièrement, installant un atelier en 1847 sur un topo, un bateau à fond plat, puis dans un traghetto, une grande gondole aménagée en atelier-habitation. Il y passera parfois plusieurs mois par an entre 1845 et 1892. Son attachement à cette ville le poussera à faire don d’une importante somme en 1902 afin de participer à la reconstruction du campanile écroulé. Il y élabora quelques-unes de ses toiles les plus célèbres à l’image de Venise, vue du palais des Doges exposée au Salon de 1850-1851 et achetée par l’État français. L’artiste étant un grand admirateur de Claude Gellée, dit le Lorrain, on perçoit dans cette vue animée de personnages vêtus à la mode de la Renaissance tout ce que Ziem doit à cet artiste du XVIIe, père de ces scènes portuaires baignées d’une lumière romantique. S’il appartient à cette génération de peintres français il était proche de l’école de Barbizon notamment peignant sur le motif, en quête d’effets atmosphériques naturels, Ziem terminait toujours ses toiles en atelier, conférant à ses paysages tout le lyrisme voulu. Précurseur de l’impressionnisme par sa touche rapide, il eut une forte influence sur les générations suivantes, notamment sur l’un des élèves de son école marseillaise, Adolphe Monticelli.



