Thomas Hache à l’italienne
Deuxième de la célèbre dynastie d’ébénistes, Thomas Hache a créé ce style reconnaissable entre tous, basé sur une marqueterie florale, naturaliste, de bois indigènes.

Estimation : 20 000/30 000 €
Provenant par descendance d’une famille de la noblesse ardéchoise, cette commode datée de l’époque Régence évoque tout ce que Thomas Hache a apporté au mobilier français. Différente de celles dites « Mazarines », elle présente une forme nouvelle avec ses deux montants antérieurs arrondis, offrant douceur et harmonie à la façade. Outre les bronzes à motifs de sphinges, cornes d’abondance et masques de Cérès, le meuble arbore un riche décor de marqueterie de bois indigènes. Celle-ci est composée en façade de rinceaux feuillagés, de fleurs, de cornes d’abondance et de feuilles d’acanthe finement découpés en bois clair, sur fond de noyer brûlé et sur contrefond de loupe de sycomore ; le tout est rehaussé d’un jeu de filets de noyer et bordé de part et d’autre de listels clairs, en houx ou buis sur olivier. Les montants antérieurs présentent pour leur part un grand cartouche à marqueterie à l’italienne, aux motifs ombrés au sable chaud, tandis que les côtés reçoivent un décor de réserves géométriques. Le dessus de marbre n’est quant à lui pas d’origine. Si Thomas Hache avait mis au point un système afin de poser à la demande un dessus de marqueterie ou de marbre, ses commanditaires de l’époque étaient surtout désireux d’acquérir ses fameuses marqueteries « à l’italienne ». Il les inventa à Grenoble après son apprentissage à Paris, sans doute auprès de Pierre Gole, puis son expérience à Chambéry, dans une Savoie encore sous domination italienne…