Bizet, Einstein et Jung
Les célébrités de la musique, des sciences, des arts et des lettres ont rendez-vous à Neuilly, le mardi 25 janvier (Aguttes OVV. M. Bodin), à travers...

Les célébrités de la musique, des sciences, des arts et des lettres ont rendez-vous à Neuilly, le mardi 25 janvier (Aguttes OVV. M. Bodin), à travers leurs lettres et leurs autographes. Georges Bizet se fera d’emblée remarquer pour son manuscrit inédit orchestrant l’ouverture de l’opéra David Rizzio composé par Hippolyte Rodrigues. Le livret de cette pièce en quatre actes a été pour la première fois édité en 1866, et la partition piano-chant a été diffusée en édition privée en 1873. Le drame lyrique porte le nom du secrétaire de Marie Stuart, assassiné par jalousie par son époux, lord Darnley, secondé dans son forfait par une conspiration de nobles protestants (28 000/30 000 €). Albert Einstein sera évoqué par six numéros. Sa pensé se déploiera sur la page autographe reproduite, signée de son nom. Neuf équations appuient sa démonstration concernant la relation divergence-commutation, les équations différentielles, électromagnétiques ou encore de champ. Ses corrections semblent indiquer qu’il s’agirait d’un brouillon concernant sa théorie du champ unifié, exposée dans son étude Die Kompatibilität der Feldgleichungen in der einheitlichen Feldtheorie, publiée en 1930 (8 000/10 000 €). Moyennant la même estimation, une lettre adressée par Carl Gustav Jung à Ernest Jones – futur biographe de Freud -, en 1912, explique la rupture entre le psychiatre suisse et le père de la psychanalyse : ce dernier considérait comme une attaque personnelle toute proposition d’analyse divergeant de sa doctrine. La publication de l’ouvrage de Jung, Métamorphoses et symboles de la libido, a scellé la fin de l’amitié entre les deux hommes.