Les plaisirs et les jeux selon François Boucher
Vedette d’un sympathique chapitre consacré aux dessins anciens dans une vente classique, cette feuille de François Boucher illustre une nouvelle fois le génie du «peintre des grâces».

Estimation : 5 000/8 000 €
Notre dessin a fait partie de la collection Albuquerque, dont il porte le cachet, mais aussi, auparavant, de celle de Pierre Paul Louis Randon de Boisset (1708-1776), financier, bibliophile, et collectionneur ayant rassemblé quantité d’œuvres d’art dans un cabinet d’amateur caché aux yeux du public. Ce dessin figurait à sa vente après décès le 27 février 1777 sous l’intitulé L’Amour qui enseigne à lire à une jeune fille, une autre fille se regarde dans un miroir, une troisième tient un carquois. Ce dessin a servi à la création d’un modèle en porcelaine de Sèvres, réalisé par l’ami de François Boucher Étienne Falconet (1716-1791), avec plusieurs variantes. Madame de Pompadour en acquit un exemplaire en 1763, Louis XV deux autres en 1765. Un modèle en plâtre et une version en biscuit sont conservés au musée de la Céramique à Sèvres, d’autres, en porcelaine polychrome, apparaissent de temps en temps sous le marteau. Les qualificatifs élogieux ne manquent pas, appliqués à Boucher qui, en créant un nouveau langage pictural de mythologies galantes et de précieuses bergeries, donne sa tonalité à la peinture du siècle des Lumières. Il n’a que 33 ans quand il reçoit sa première commande officielle pour la chambre de la reine à Versailles, trois de plus quand il réalise des Jeux d’enfants pour la galerie des petits appartements du roi. «N’est pas Boucher qui veut», disait Jacques-Louis David, son ancien élève…