Science et histoire
Robert Osmond, Jean-Antoine Lépine, Joseph Coteau et Balthazar Lieutaud : quatre maîtres parisiens se sont penchés sur cette pendule monumentale.

contre-socle en ébène et bronze doré de Balthazar Lieutaud, cadran signé Lépine, en émail blanc de Joseph Coteau, 1789-1790, 55 x 56,3 x 15,7 cm.
Estimation : 50 000/80 000 €
Il aura toutefois fallu quinze ans pour qu’elle voit le jour. C’est en 1774 en effet que Robert Osmond (1711-1789) imagine un premier modèle dit «à dessin d’architecture» – dont la partie supérieure rappelle les frontons des bâtiments – illustrant Le Couronnement de la Science. Également appelé Les Enfants de France, il est orné d’un putti couronnant une jeune fille dessinant avec un compas et livré à Versailles par Lépine, horloger du roi depuis 1762, pour l’appartement de Madame Royale dans l’aile des Princes, le 28 décembre 1778. Un exemplaire réduit aux deux putti soutenant le cadran est conservé au musée Jacquemart-André, au sommet du cartonnier de Joseph Baumhauer. Deux autres enfin sont munis de contre-socles en marbre blanc, ou en placage et bronze. Notre pendule est la seule connue à ce jour reposant sur un contre-socle en bronze doré et ébène –dont la teinte sombre s’harmonise avec le bronze patiné – signé Lieutaud (1720-1780), munie de complications –mouvement à quantième, chiffres arabes et romains – imaginées par Lépine, et d’un cadran émaillé de Joseph Coteau. Elle est la plus élaborée et aussi la plus lourde, 36 kg. Autant dire qu’elle n’est pas à l’usage d’un cartonnier mais destinée à une cheminée. Commencée en septembre 1774 (comme inscrit sur un ressort), cette pendule est livrée vers 1789-1790, en pleine tourmente révolutionnaire, après qu’on eut pris soin de biffer la mention «du roy» sur le cadran signé Lépine. Une nécessité si l’on imagine qu’elle était destinée à Louis XVI, le roi horloger…