Un collier de René Lalique
Après une broche, c’est un collier en or émaillé orné de citrines à décor de tournesol qui témoigne du talent de René Lalique.

Estimation : 50 000/70 000 €
Le 2 décembre dernier, sous le marteau de la maison Pescheteau-Badin, une broche à décor de libellules en or émaillé ponctué d’aigues-marines était acquise pour 292 100 € (voir page 85) par un particulier français contre le commerce international. Un bon présage pour notre collier à l’esthétique art nouveau. Si les «3 F» –femme, faune et flore – résument les sources d’inspiration du joaillier, seule la dernière a retenu ici son attention. Le tournesol est lié au soleil, cette fleur des champs se tournant vers l’est de manière magique pour aller chercher les premières lumières de l’astre. Nul ne sait toutefois si René Lalique se souciait de cette symbolique ou s’il voyait dans la fleur le parfait complément à la couleur orange-brun de la citrine. Connue depuis l’Antiquité, cette pierre de la famille des quartz avait valeur de porte-bonheur chez les Grecs. Elle rappelle l’intérêt du créateur pour des matières jusque-là peu utilisées comme la corne, l’ivoire, l’émail, les pierres semi-précieuses ou le verre, auquel il dédie un atelier dès 1890. Apprécié de Sarah Bernhardt et de l’homme d’affaires Calouste Gulbenkian, le bijoutier est révélé au public cinq ans plus tard. Son succès ne s’est pas démenti depuis. Cerise sur le gâteau, 24 lots de dessins sur papier calque, certains aquarellés, de l’atelier Lalique, exécutés vers 1900, sont également proposés, avec des estimations oscillant de 500 à 2 500 €.