De Staël aux Baléares
Authentifiée par le comité Nicolas de Staël, cette œuvre serait l’une des quatre dernières aquarelles figuratives du peintre encore existantes à ce jour. Un témoignage de ses débuts provenant d’un couple d’amis très chers.

Estimation : 50 000/80 000 €
Nicolas de Staël demeure un nom incontournable de l’histoire de la peinture moderne. La découverte de son œuvre, pionnière de l’abstraction, dans les années 1950 constitue pour beaucoup de ses contemporains une révélation picturale. Sa personnalité complexe et sa destinée fulgurante ont également contribué à faire de cet artiste un mythe. D’origine russe, envoyé à Bruxelles en 1922 après la mort de ses parents, il entre en 1933 aux beaux-arts de la ville, après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur, comme le souhaitait son père adoptif. Deux ans plus tard débute une longue série de voyages, qui le mèneront en France et en Espagne. C’est de cette époque que date cette aquarelle, représentant un paysage maritime aux Baléares. Nous sommes en 1935, et le peintre de 21 ans, séduit par les paysages espagnols, décide de passer ses étés dans ce pays. Passionné de vélo, il s’y rend souvent avec son ami Benoît Gilsoul. Il y fait de nombreuses rencontres, dont celle de deux Français, Alix et Alain, avec lesquels il tisse des liens très forts. Ces derniers l’accueillent régulièrement chez eux en Espagne, chaque été et parfois durant l’année. Ils garderont longtemps des relations étroites, comme en témoignent les dix lettres également vendues par les enfants et petits-enfants du couple, dont l’un vit dans la région de Compiègne depuis une trentaine d’années (30 000/40 000 €). Datés de 1935 aux années 1940, ces courriers écrits en français par De Staël expriment toute son amitié pour le couple. Il demande des nouvelles de leurs enfants, raconte ses différents voyages, mais aussi les difficultés de la guerre, notamment pour trouver de la nourriture. À cette époque, il peint à l’aquarelle des paysages, qu’il vend ou expose. Il a offert cette œuvre à ses amis. Chanceuse, elle échappa aux nombreuses destructions que l’artiste fit subir à ses productions du début de carrière… Un éternel insatisfait, en quête de renouveau et de perfection.