Le Modulor de Le Corbusier
Qui est donc ce grand bonhomme rouge à la carrure d’athlète ? C’est le Modulor mis au point par Le Corbusier entre 1942 et 1950, sorte de maître-étalon universel pour les habitations et le mobilier.

Estimation : 100 000/150 000 €
Au cours de l’été 1958, à Roquebrune-Cap-Martin, deux personnages Modulor, l’un bras levé, l’autre bras baissé, sont dessinés sur des panneaux en Novopan et leurs éléments mis en relief par Le Corbusier, puis découpés et peints par Charles Barberis, entrepreneur en menuiserie d’origine corse installé à Villeneuve-Loubet, afin de fabriquer et livrer les nombreuses commandes issues des chantiers de l’architecte. Cette silhouette humaine est le fruit de nombreuses années de recherches mathématiques, morphologiques et humanistes. Le travail prend forme en 1950 avec la publication d’un essai, et cinq ans plus tard avec un second opus regroupant des applications, des critiques et une discussion sur ce Modulor devenu indispensable à son inventeur. La bonneterie Claude et Duval à Saint-Dié-des-Vosges, la Cité radieuse de Marseille, le couvent de la Tourette, les maisons Jaoul à Neuilly-sur-Seine, les institutions de Chandigarh, la chapelle de Ronchamp, et le cabanon de Roquebrune-Cap-Martin – archétype de la cellule minimale (mesurant 3,66 mètres sur 3,66 et 2,26 mètres de hauteur), habillée de bois et éclairée par deux fenêtres – sont la preuve que le Modulor convient à tous les bâtiments… Offertes par Le Corbusier à Charles Barberis, les deux silhouettes sont exposées dans l’entreprise de ce dernier jusqu’en 1965. Celle au bras levé a été acquise il y a quelques années par le Centre Pompidou, la nôtre a été cédée à Guy Rottier (1922-2013), architecte et collaborateur de Le Corbusier.