Aimer la nature avec Lin Fengmian
Effectuant un retour aux sources, le peintre chinois Lin Fengmian abandonne ses portraits féminins et ses acteurs d’opéra en faveur de la peinture traditionnelle de paysages.

Estimation : 8 000/10 000 €
Installé à Shanghai dans les années 1950, Lin Fengmian devient l’un des symboles de la réunion possible entre les arts asiatiques et occidentaux. Peut-être un peu trop au goût des autorités… Suivra en effet, de 1965 à 1977, durant la révolution culturelle, une période d’interdiction de création pour Lin Fengmian, qui sera même emprisonné quelques années. Exilé ensuite à Hong Kong, il s’adonnera essentiellement à l’art du paysage, peignant des fleurs, mais aussi de nombreux oiseaux symboles de bonheur et de renouveau. Si la plupart de ses toiles des années 1960 et 1970 ont été détruites, celles des décennies suivantes sont plus nombreuses, illustrant une période d’apaisement dans la vie comme dans la carrière de l’artiste. Il n’en oublie pas pour autant tout ce qu’il a pu apprendre en France dans les années 1920 – comme le prouve la technique coloriste du pastel pratiquée dans cette œuvre –, Lin Fengmian revient au naturalisme traditionnel chinois, qu’il a appris auprès de son père Lin Yunong, tailleur de pierre et amateur de peinture et de calligraphie. Toutefois, son style demeure unique et sa vision de l’art très personnelle, le poussant à travailler avec rigueur et à l’écart du monde. Ses œuvres réalisées dans un format carré, très rare dans la peinture chinoise, ont inspiré les peintres de la nouvelle génération, parmi les plus célèbres ; parmi eux, Zao Wou-ki et Chu Teh-chun, qui furent ses élèves à l’Académie des beaux-arts d’Hangzhou.