De Chu Teh-chun à Botero
L’art contemporain se décline, de l’abstraction à la figuration, et de l’après-guerre à nos jours.

Estimation : 250 000/350 000 €
Cette vente d’art contemporain fait dialoguer l’Asie et l’Occident en offrant un large éventail de styles servis par de grands noms. Chu Teh-chun ouvre la voie avec cette œuvre de 1960. À l’époque, grâce au contrat signé deux ans plus tôt avec la galerie Legendre, l’artiste peut se consacrer sereinement à la peinture et explorer librement la voie de l’abstraction. Il entend alors faire la synthèse entre la poésie présidant à la conception de la nature chez les peintres traditionnels chinois, et l’émotion transmise par les artistes occidentaux de la mouvance impressionniste. En 1961, il dévoile ses œuvres pionnières dans sa première exposition personnelle parisienne, à la galerie du Haut-Pavé. Si le budget nécessaire pour acquérir cette œuvre, autour de 300 000 €, est conséquent, une flamboyante gouache, datant également de 1960, est proposée entre 60 000 et 80 000 €. Pendant la même décennie, Aurélie Nemours s’engage dans une voie opposée, faite de rigueur géométrique. En témoigne Céphée, une toile toute cartésienne de 1969, divisant en carrés un espace rythmé par la couleur (25 000/35 000 €). La figuration n’est pas oubliée pour autant. Découvrant l’Europe au début des années 1950, comme Chu Teh-chun, le colombien Fernando Botero prend le contrepied du «diktat» de l’abstraction. «En étudiant Giotto, Masaccio, Piero della Francesca, Ingres, j’acquis graduellement plus de clarté sur ce que l’espace et le volume voulaient me dire», confiait l’artiste. Il se lance ainsi dans une dilatation des formes devenue sa signature. Sa Nature morte à la mandoline, peinte en 1957, en est le manifeste, et sa Reclining woman de bronze sa digne héritière (voir photo page 108). Pour illustrer la figure humaine, terminons cette évocation avec les portraits d’un autre artiste chinois, Yan Pei-ming. Alors qu’un Portrait robot de 1992 est attendu autour de 31 500 €, comptez près de 125 000 € pour son autoportrait de 2002.