Dans les petits papiers d’Anne-Marie Milliot
Cent œuvres permettent de découvrir ou redécouvrir son œuvre et son travail à partir de 1977.

Estimation : 1 500/2 000 €
Demander ses papiers d’identité à cette artiste, née à Is-sur-Tille, en Bourgogne, formée aux beaux-arts de Dijon de 1956 à 1959, semble inutile tant son œuvre la singularise. Si les expositions sont nombreuses, particulières ou collectives, en France, qui ont jalonné sa carrière, les ventes publiques, en revanche, se comptent sur les doigts d’une main. Les sommes à prévoir oscillent de 250 à 2 000 € et récompenseront des œuvres, à l’acrylique et tressage sur coton ou sur papier, exécutées entre 1977 et 1985. Ne vous fiez pas à l’aspect rassurant, presque placide, de ces feuilles réalisées par Anne-Marie Milliot elle-même, à ces sortes de livres non cousus, comme abandonnés sur une table. L’apparence est trompeuse, et ses papyrus sont porteurs d’empreintes, marqués de signes, et se déploient de façon presque monumentale. Encore faut-il savoir décoder les messages, réunir les feuilles isolées, reconstituer le puzzle. «Le papier s’est imposé à moi, plus que je ne l’ai choisi […] Le beau papier m’a toujours fascinée, j’en achetais des feuilles au hasard et puis je n’osais pas m’en servir. En observant une feuille de papier à la cuve, j’ai eu soudain envie de révéler par report les lignes que constituaient le bord de la feuille et les bords des déchirures que je faisais», explique-t-elle. Puis viendront, presque par hasard, les fils de coton, la couleur, mais aussi un travail avec le bois, cassé puis recollé, et la toile, découpée et ressoudée. «Je veux être libre de m’exprimer comme je veux avec ce qui me plaît.»