L’art déco au galop
Aux côtés de Demeter Chiparus, Maurice Guiraud-Rivière ou Ferdinand Preiss, Claire Colinet s’est imposée comme une sculptrice majeure de son époque avec ses œuvres chryséléphantines, typiques de l’art de l’entre-deux-guerres.

Estimation : 13 000/18 000 €
C’était le dernier chic. Avoir une sculpture chryséléphantine trônant sur la cheminée ou sur un guéridon constituait l’acmé de la mode à l’époque art déco. Cette période reconnue pour avoir hissé haut les arts décoratifs a aussi fait renaître de nombreuses techniques ancestrales, dont ce savant mélange de bronze et de métal. Les Égyptiens l’utilisaient déjà, mais ce sont surtout les Grecs qui mirent cette pratique à l’honneur, notamment avec la célèbre statue d’Athéna Parthénos placée à l’intérieur du Parthénon, à Athènes, ou celle de Zeus sur le site d’Olympie, œuvre de Phidias qui faisait partie des Sept Merveilles du monde antique. Les siècles ont passé, et les usages ont évolué. On utilise désormais l’ivoire de morse, les fontes se sont perfectionnées et s’allient à des incrustations et autres patines colorées. Si Claire Colinet a plutôt donné sa préférence à des danseuses, jongleurs ou artistes, elle nous propose ici une impressionnante Valkyrie. Cette œuvre d’une belle dramaturgie ne laissera pas indifférents les amateurs du travail de l’artiste d’origine belge, qui étudia auprès de Jef Lambeaux avant de s’installer à Paris, en 1910, et de recevoir dès 1914 une médaille «honorable» au Salon des artistes français. Le début d’une belle carrière.