Bijoux art nouveau au charme féminin
René Lalique a été l’un des grands protagonistes du renouveau de la bijouterie à la fin du XIXe siècle. Une renaissance placée sous le signe de la femme.

Estimation : 4 000/6 000 € Adjugée : 22 200 €
Par ses ondulations et sa beauté presque végétales, la femme est devenue l’un des motifs privilégiés des artistes de l’époque art nouveau. À cette vision esthétique s’ajoute une émancipation de la gent féminine, gagnée au tournant du XXe siècle et illustrée par le succès de Sarah Bernhardt ou Loïe Fuller. Réalisés en petit nombre, voire uniques, les bijoux adoptent par ailleurs une esthétique totalement inédite, abandonnant les pierres précieuses au profit de matières nouvelles et redécouvertes, tels l’émail, l’écaille de tortue ou la nacre, et la symétrie pour des motifs organiques plus libres. René Lalique fait figure de pionnier en ce domaine. Dessinateur plein de promesses, le jeune homme de 16 ans entre dans l’atelier de Louis Aucoc tout en poursuivant en parallèle des cours à l’École des arts décoratifs. Après avoir étudié pendant deux ans les techniques de joaillerie, il part en Angleterre, au collège de Sydenham, situé dans le Crystal Palace. De retour à Paris, il travaille comme dessinateur de bijoux pour Vuilleret, puis pour Petit, avant de s’installer à son compte. Parmi ses célèbres clients figuraient alors Jacta, Aucoc, Cartier ou Renn. Il reprend en 1886 l’atelier de Jules Destapes. Au succès de l’Exposition universelle de 1889 succéderont des commandes de la Divine, et le scandale médiatique d’une agrafe de style Renaissance ornée d’un nu féminin.