Aloys Zötl, chassez le naturel…
Reconnaissables entre toutes – ou presque –, les aquarelles d’animaux d’Aloys Zötl témoignent de la curiosité de cet artiste originaire de Haute-Autriche qui ne voyagea pourtant jamais.

Estimation : 30 000/40 000 €
Cette fois, ce sont les gymnophiones, plus connus sous le nom d’apodes ou de cécilies, qui ont eu les faveurs du peintre. Ces amphibiens, caractérisés par l’absence de membres et un corps annelé, habitent les contrées chaudes de l’Afrique tropicale, les îles de l’océan Indien, l’Insulinde et la moitié nord de l’Amérique du Sud, où ils mènent une existence semblable à celle des vers de terre, même si certains, adaptés à la vie dans les marais, sont nageurs. Tout le talent d’Aloys Zötl consiste à magnifier ces animaux dans un paysage exotique. Notre aquarelle a figuré à la vente de l’atelier de l’artiste par Maurice Rheims, le 19 décembre 1955 à l’Hôtel Drouot. Ce jour-là, un amateur acquiert trois dessins. C’est André Breton. Séduit par les aquarelles de celui qu’il compare au Douanier Rousseau, le poète ira jusqu’à rédiger la préface du catalogue de la seconde vente, en mai 1956. Un enthousiasme à la mesure de la passion du peintre, teinturier issu d’une famille d’artisans aisés, pour le règne animal. Il absorba les récits de son frère Josef, qui avait vu des cabinets de curiosités en Angleterre et en Allemagne. Si les animaux enflamment son imagination, il n’en oublie pas pour autant la vérité scientifique, nombre de ses légendes étant tirées d’ouvrages de Linné et d’Audebert. De 1831 à deux semaines avant son décès en 1887, Zötl compose son bestiaire. Soit 320 aquarelles où se côtoient pangolins, tatous, rhinocéros, babouins, raies cendrées et autres semnopithèques…