Linossier ou la tradition renouvelée
A l’instar d’un Jean Dunand, Claudius Linossier a participé au renouveau des arts décoratifs, et notamment de la technique séculaire de la dinanderie.

Claudius Linossier (1893-1953), vase sphérique à col annulaire, la base formant un léger talon, épreuve en dinanderie de maillechort montée au marteau, décor réalisé à la patine au feu et en incrustations d’argent sur fond anthracite, également patiné au feu, signé et daté 1928, h. 20,5 cm.
Estimation : 7 000/9 000 €
Apparue au Moyen Âge en Europe, la dinanderie - art du cuivre et du laiton - en appelle à une tradition ancestrale de l’artisanat. Alors que la production industrielle envahit les sociétés occidentales du XXe siècle, on y retrouve l'attachement aux matériaux, mais aussi aux gestes traditionnels tel que le martelage. Né à Lyon, dans le quartier de la Croix Rousse où vécurent durant des siècles des ouvriers d’art, Claudius Linossier a commencé très jeune à travailler le métal, dans une maison d’orfèvrerie religieuse lyonnaise, puis dans deux ateliers parisiens. Son passage chez Jean Dunand après la Première Guerre mondiale confirma un peu plus sa vocation. Ses icônes ? Les créations antiques, qu’il découvre avec émerveillement dans les collections du musée du Louvre. Durant des décennies, Linossier donnera naissance à des pièces décoratives de dinanderie parmi les plus recherchées de l’époque art déco. Il recevra d’ailleurs un grand prix international à l’Exposition universelle de 1937. Comme l’illustre ce vase sphérique au décor de frises superposées de triangles et de grecques, réalisé en 1928, il donne sa préférence aux formes simples et épurées et aux motifs géométriques et stylisés, qu’il sait mettre en valeur par des incrustations de métaux patinés à l’acide ou oxydés au chalumeau. Ses élégantes couleurs rouge cuivre et noir argenté demeurent sa signature.