Lecuire, poète et architecte du livre
Poète et éditeur français, Pierre Lecuire concevait le livre comme une œuvre d’art. Près de trois cents éditions originales conservées dans la succession de son épouse Mila Gagarine en témoignent.

Estimation : 6 000/7 000 €
Le Livre des livres, Cortège, Iblis, Dédale, Poèmes métaphysiques et bien sûr les Lettres de Nicolas de Staël à Pierre Lecuire… tous les recueils ou presque de celui auquel la BnF a consacré une exposition du 23 octobre 2001 au 27 janvier 2002 devraient trouver preneur, entre 150 et 6 000/7 000 €. Les textes donnent la réplique à des illustrations de Raoul Ubac, André Lanskoy, Étienne Hajdu, Serge Charchoune, Geneviève Asse, François Rouan. «Je ne fais pas mes livres pour abriter, cacher mes poèmes. Ce ne sont ni mes alibis, ni mes retraites. Ils sont l’expression dernière, monumentale, achevée du poème», disait-il. Poète, donc, mais aussi architecte du livre, Pierre Lecuire orchestrait les typographes, les taille-douciers, les artistes, jusqu’à former une unité. Sa rencontre en mars 1945 avec Nicolas de Staël fut déterminante pour l’œuvre de ce jeune homme alors à la recherche de son expression personnelle. Le suicide du peintre dix ans plus tard mettra fin à cette période d’«illumination première». Une Composition, 1949 aux délicates tonalités, achetée au peintre par Pierre Lecuire, et restée dans sa famille, était négociée de gré à gré en juillet dernier pour un montant à sept chiffres. Une façon de saluer l’œuvre de Nicolas de Staël et les choix d’un poète de la couleur.