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Les objets de la RDA: de la décharge à la vitrine

Publié le , par Camille Larbey

Fascination esthétique ou madeleine proustienne, les objets de la République démocratique allemande connaissent une seconde vie et sont désormais sujets à la plus grande convoitise.

Chambre de l’Ostel, un hôtel à Berlin entièrement aménagé avec du mobilier et des... Les objets de la RDA: de la décharge à la vitrine
Chambre de l’Ostel, un hôtel à Berlin entièrement aménagé avec du mobilier et des objets de la RDA des années 1970-1980.
Regarde cette lampe ; je l’avais dans ma cuisine !», s’exclame une femme d’un certain âge à l’attention de sa petite-fille. La scène se passe devant une vitrine, au musée des Arts appliqués de Leipzig, en 2003, lors de l’exposition «Gebrauchs gut - Ostdeutsches Design mit Tradition» [«Très utile – le design de l’Allemagne de l’Est avec tradition»]. A priori anodine, elle reflète pourtant une certaine ironie de l’Histoire : quatorze ans auparavant, lors de la chute du Mur, nombre d’Allemands de l’Est se débarrassent précipitamment de leurs objets et de leur mobilier pour s’équiper en produits occidentaux. Aujourd’hui, cet univers suscite la convoitise des musées, antiquaires et collectionneurs. Par exemple, un landau de 1981, de la célèbre marque Zekiwa, se vend 600 €, et un service à café relativement rare, en porcelaine de Meissen, peut atteindre 5 600 €. Ce regain d’intérêt s’explique en partie par le phénomène complexe de l’Ostalgie, terme formé à partir des mots Ost [Est] et Nostalgie. Bien qu’on ait tendance à les confondre, cette Ostalgie existe sous deux formes distinctes. La première d’entre elles, celle qu’éprouvent certains Ossis (surnom des Est-Allemands), est ce fameux sentiment de tendresse à l’égard de la RDA,…
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