Pratiquée dans toute l’Europe au XVIIIe siècle, la technique de l’arte povera demeure avant tout l’un des symboles de Venise, dont elle est originaire.
Art pauvre », telle est la traduction littérale de l’arte povera, terme italien employé par les professionnels de l’art pour désigner une catégorie de meubles polychromes produits au XVIIIe siècle... à ne pas confondre avec le mouvement d’art contemporain portant le même nom. Plus précise et sans doute plus appropriée est l’appellation lacca povera, «laque pauvre», ou encore lacca contrafatta, «imitation de laque», parfois rencontrée. Car il s’agit bien au départ d’une imitation. Dès la fin du XVIIe, l’Europe se passionne pour les laques de Chine et du Japon, qu’elle fait venir à grands frais pour ses intérieurs. Mais les approvisionnements sont longs et les inconditionnels de la mode, impatients. Plaque tournante cosmopolite des échanges commerciaux, toujours à l’affût de nouveautés, Venise n’échappe pas à l’engouement pour les chinoiseries. Avec ingéniosité, la ville de la lagune s’approprie les laques orientales, dont elle imite le procédé et interprète les sujets, se libérant ainsi des aléas liés aux importations. Les Vénitiens sont conquis. Face à des commandes toujours plus nombreuses et afin de satisfaire une clientèle qui se diversifie, il devient nécessaire de trouver une nouvelle alternative…
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