CHAIGNEAU (Ferdinand). L.A.S. contenant à la fin un dessin original à l'encre, Barbizon, 18 mai 1865 (avec adresse, timbre & cachet postal au verso), 3 pp. in-8, adressée au peintre William BOUGUEREAU, rue Carnot à Paris.
" Mon cher ami, merci, merci, tu m’as rendu un vrai service, j’éprouve déjà les merveilleux effets du glacis à frais, du couteau et des tons dans la pouasse [1]. Mais il me manque un instrument que je n’ai pas pu me procurer, c’est le couteau à palette grandiose que tu m’as montré, si tu peux m'en avoir un je serai fort obligé […]. Je fais maintenant de la peinture trop fine de ton, trop lumineuse, trop puissante de coloration, que sera-ce donc quand j’aurai le couteau - colichemarde [2] en question !... Il ne m’a pas été possible d’aller te prendre l’autre soir je n’avais pas de billet de théâtre […] A bientôt mon vieil ami, viens donc te reposer un jour ou deux avec moi, j'ai un petit bleu de la côte de Bourg qui n'est pas à dédaigner et un air vif qui fait trouver tout bon, allons un bon mouvement, je te tends les bras […]" Le dessin représente un personnage de dos en sabots tendant les bras à un personnage au loin en costume de ville (mention au crayon papier : « le Duc de Fernandine »).
[1] certainement pour la poisse ou la poix (colle, enduit)
[2] colichemarde ou épée à la franc-toupin : épée à lame à la base large et à la pointe en losange.
Le peintre et graveur Jean Ferdinand CHAIGNEAU (1830-1906) abandonna rapidement la peinture historique académique pour se tourner vers les scènes pastorales et animalières ; il s'installa en 1858 à Barbizon où il devint l'un des principaux membres de l'Ecole du même nom, avec Théodore Rousseau et Jean-François Millet.
Nous utilisons des cookies pour vous offrir une meilleure expérience de navigation, réaliser des analyses de trafic du site et de vous proposer des contenus et des annonces les plus adaptés à vos centres d’intérêts.