Hans HARTUNG (1904 - 1989) Lot n° 76

Sans titre, 11.3.77 Acrylique sur panneau de bois Signée et datée en bas à droite Acryl op paneel Rechts onderaan getekend en gedateerd 46 x 65 cm Provenance / Herkomst: Knokke le Zoute, Galerie Simoens, 1996 Ostende, galerie Luc Middelem Cette oeuvre répertoriée dans les archives de la Fondation Hartung - Bergman figurera au Catalogue Raisonné actuellement en préparation. Cas paradoxal: un artiste hyper-connu, qui n'a pourtant pas la place qu'il mérite, ayant créé, vers 1921 (oui: à 17 ans!), à lui tout seul, comme un grand, l'abstraction lyrique. A part Kupka peut-être, les premiers abstraits partaient encore d'une réalité extérieure, qu'ils dépouillaient jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'une structure; Hartung est autrement radical: il ne part que de lui-même; il n'a plus besoin d'aucun objet-prétexte: d'un geste, il s'en est débarrassé; et ce geste est comme celui de l'enfant crayonnant ses premiers dessins: la pure expression d'une énergie vitale; il s'agit plus de forces que de formes et de couleurs. En même temps qu'il crée la peinture purement subjective, Hartung crée donc la peinture gestuelle; et immédiatement, d'instinct, il comprend que cette peinture est fondamentalement noire (si seul compte le geste, pourquoi m'embarrasserais-je de couleurs ? à quelle autre nécessité répondrait leur utilisation ? sans parler du “danger” de retomber dans une figuration involontaire, puisqu'une simple tache déjà nous suggère quelque chose, on le sait depuis Rorschach); même dans une oeuvre gestuelle et colorée, la couleur ne sera jamais primordiale - elle aura même souvent quelque chose de “gratuit”; la formule n'aurait rien d'exagéré: geste = dessin = écriture = noir. Cette esthétique révolutionnaire, dont Criticamus ne s'avisera qu'avec l'arrivée des Américains, Hartung restera jusqu'aux années '50 le seul à la pratiquer; d'une inventivité inépuisable, il sera le seul à s'y renouveler sans cesse... et ça veut