L.A.S., Saint-Gaudens 22 juillet 1940, [à Henry de Montherlant]; 2 pages in-4 (un bord renforcé au scotch) Nouvelles après l'exode et l'armistice (24 juin 1940). [Montherlant, en mai 1940, s'était engagé comme correspondant de guerre; au front, il fut légèrement blessé par un petit éclat de bombe à l'aine, et quitta l'armée le 7 juin pour rejoindre le Midi.]
«Enfin vous y avez été, et vous en êtes sorti ? avec une égratignure ! Tout est donc pour le mieux. Votre lettre m'a fait plaisir car je me suis demandé ce que vous étiez devenu»... Quant à lui, «mon billet pour Rio était pris et mes papiers en règle», mais il a dû annuler son départ: il devait embarquer à Gênes le 6 juin, mais le 20 mai l'arrivée des Allemands à Laon, et «les Italiens rappelant leur nationaux de Suisse», le force à tout abandonner et à partir pour Bordeaux, mais après «2 jours d'un séjour affreux, les gens couchant la nuit dans les rues», il a filé à Saint-Jean-de-Luz pour un mois: «Après l'armistice, avant l'arrivée des Allemands, j'ai pu le quitter pour regagner Nice. Mais je fus arrêté ici et bloqué faute de moyens de locomotion». Il est bloqué à Saint-Gaudens, «malade des fatigues et des nourritures d'occasion, ainsi que des émotions de ces temps désastreux: une bonne entérite qui m'a obligé à un régime de sous-alimentation qui m'a mis bien à plat». Il va mieux mais ne compte pas rejoindre Nice avant septembre, craignant la chaleur d'août: «j'aurai grand plaisir à vous y voir vous le savez. Écrivez-moi un peu ce qui vous est arrivé, vous me ferez délivrer pour un moment de l'ennui de cette petite sous-préfecture pourtant assez charmante, placée en terrasse devant la chaîne des Pyrénées»..
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