Lettre autographe signée «Jean» à Jean Bourgoint. [Villefranche-sur-Mer, 4 mars 1926]. 1 p. in-4, enveloppe. «Cher Jeannot, je te crois faisant la planche (la fausse planche crocodile) sur les linges de l'hôpital. J'ai mis Berthelot en branle [le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères Philippe Berthelot]. Il importe d'en finir avec notre inquiétude. Antibes ou pas Antibes, il faut éviter le Maroc [où se déroulait la guerre du Rif, Jean Bourgoint effectuant alors son service militaire]. Je te demande d'être sage et de comprendre pour ta mère et pour moi. Tu ferais n'importe quel effort pour empêcher une de mes souffrances et tu n'hésites pas à trouver naturel un état de choses qui m'achèverait à petit feu. Autre nouvelle: descente à 2 pipes. J'essaye de lâcher l'o[pium], après une journée à Nice où je me suis aperçu des ravages. Je passe aussi des journées au lit, mais atroces, genre Jacqueline - Jacqueline c'est Mary [la femme de lettres britannique Mary Butts] - les cheveux coupés court (très bien) et touchante pour moi. Demain 1 p[ipe], après-demain je coupe. Ne t'étonne pas si je passe 2 ou 3 jours sans écrire. Je traverse des zones délicates. Sache que je pense à toi chaque minute et passe chaque minute auprès de toi. Mary m'a donné un lapin rouge et qui est un vrai ami. Il y a aussi un chat vert que le lapin déteste. Je t'aime. Jean»
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