Lettre à Lucien Combelle. Sans date [mars 1945]. Lettre autographe signée Drieu: 1 p. in-4, enveloppe. Émouvante lettre d'adieu de Drieu La Rochelle à Lucien Combelle, peu avant son suicide. Mon cher Combelle Vous étiez un bon copain, mon dernier copain. J'espère que vous vivrez et que vous défendrez ce que nous aimions: un socialisme fier, viril. Moi, je n'avais plus qu'un pied dans la politique l'autre était déjà ailleurs. Je veux rester fidèle à la figure que j'ai tracée dans la fleur de mon âge. Je vous embrasse Drieu Ce message allait mettre deux ans à parvenir à son destinataire: "Autorisé à conserver cette lettre pendant 24H pour prendre mots le 29.4.47 Le surveillant de la centrale", lit-on au dos de la lettre. De plus, elle a été amputée, par l'aumônier, d'un post scriptum risquant de troubler la vie du détenu. "Il me faut bien (...) avouer que ce « socialisme fier, viril » ne passe plus car Drieu n'y croyait plus à ce « socialisme » qui lui permettait pour la dernière fois, de ne pas parler de « fascisme »", confie Lucien Combelle dans Liberté à huis clos (1983), reproduisant la présente lettre. Ancien secrétaire d'André Gide, Lucien Combelle (1913-1995) avait été condamné à 15 ans de travaux forcés pour collaboration. Sous l'Occupation, il avait fait carrière dans la presse fascisante: journaliste à la Gerbe, le Fait et Je suis partout, il devint, en 1942, rédacteur en chef de Révolution nationale. Il figura, le 9 juillet 1944, parmi les signataires de la déclaration des ultras de la Collaboration, condamnant l'attentisme du gouvernement Laval. Lucien Combelle fut aussi un proche de Paul Léautaud et de Louis-Ferdinand Céline
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