Commode en palissandre et bois de violette de... Lot 188

Commode en palissandre et bois de violette de forme mouvementée ouvrant à trois tiroirs sur deux rangs, ornementation de bronzes vernis à feuillages et rocailles; dessus de marbre rouge du Languedoc (associé). Estampille d'I. Tuart, Jean-Baptiste Tuart, ébéniste reçu maître en 1741. Epoque Louis XV (manque au tablier, petites restaurations, une poignée d'un modèle différent) H: 88, L: 131 cm, P: 65 cm Pierre II Gilles-Quentin (1723-1784) qui signait ses pendules du nom de Gilles l'ainé, fut reçu maître en 1746 alors qu'il était installé rue Saint Martin, il déménagea ensuite rue Saint Denis en 1751 puis rue aux Ours en 1765. Son père Pierre I exerça d'abord comme ouvrier libre dans le quartier de la Trinité, reçu maître la même année que son fils, ils partagèrent le même atelier signant probablement à cette époque Gilles l'ainé fils. Cette pendule étant frappée du C couronné, utilisé entre 1745 et 1749, il est donc probable que sa fabrication (du moins celle de son mouvement) revienne à Pierre I, lequel est connu pour avoir utilisé les boîtes Saint Germain, Foullet et Osmond. Ce cartel se caractérise essentiellement par son exceptionnel décor de bronze typiquement d'époque Louis XV mais puisant comme chez Charles Cressent dans le traditionnel répertoire classique du règne précédent. Si le thème de la chinoiserie, au travers de la figure de l'astronome chinois, renvoie au plus pur style rocaille, les dragons, ainsi que les bordures, les mufles de lion et les rosaces évoquent plutôt un souvenir des inventions d'un sculpteur comme Vassé ou d'un ornemaniste comme Bérain. Les motifs du dragon et du lion sont fréquemment repris à cette époque par Charles Cressent, notamment sur des grands cartels en bronze doré également marqués du C couronné et réalisés dans les années 1745-1749. On retrouve également d'une façon plus précise chez Cressent l'utilisation du dragon à l'intérieur d'une accolade sur les commodes à palmes et dragons conçues dans ces mêmes années (voir A. Prad