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Lot n° 298

Ecole FRANCAISE de la seconde moitié du XIXe siècle...

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Ecole FRANCAISE de la seconde moitié du XIXe siècle d’après Antonio CANOVA (1757-1822). Hercule et Lichas. Epreuve en bronze à patine brune. Signé. H : 87, 5 ; L : 52 ; P : 26 cm (usures et quelques rayures à la patine, absence de cachet de fondeur). Note : Modèle réalisé en 1796, marbre achevé en 1815. "Antonio Canova réalise une première esquisse en cire en 1795 et le plâtre à grandeur en 1796 de son célèbre groupe de Hercule et Lichas, à la demande de Don Onorato Gaetani. Interrompue et reprise pendant de nombreuses années, l’œuvre est finalement exécutée en marbre et achevée en 1815. Elle est ensuite placée dans une salle spécialement dédiée dans le nouveau palais du marquis Torlonia, son nouvel acquéreur. Son succès est immédiat et est aussitôt suivi d’éditions en bronze dont le nombre et les variantes ont suscité l’intérêt des spécialistes de l’artiste. Les éditions les plus précoces réalisées en France ont été exécutées à partir du petit modèle apporté à Paris que Quatremère de Quincy, ami du sculpteur mentionne ainsi en 1834 "On possède à Paris l’esquisse d’un pied de haut qui fut la première pensée de ce groupe et cette esquisse y a fait exciter une telle admiration qu’on en a fait un grand nombre répétitions coulées en bronze". Ces fontes que l’on doit à Ingé et Soyer puis Delafontaine présentent la première version de l’artiste dans laquelle Hercule tient Lichas par la ceinture de son vêtement et la tunique mortelle de Nessus passe de manière souple sur les parties génitales d’Hercule, tenu par une lanière à travers le torse. Par ailleurs, Quatremère de Quincy, grand promoteur du maître néoclassique encourageait "la multiplication européenne de son œuvre par le moulage, la fonte et la gravure". Notre exemplaire s’inspire des gravures figurant le groupe en marbre final circulant dès 1811-1812. Hercule, notamment, attrape Lichas dénudé par les cheveux. L’inspiration d’une gravure, par conséquent d’une image en deux dimensions masquant l’arrière de l’oeuvre explique les nombreux écarts iconographiques entre le modèle original et le bronze : le visage de Lichas est bien plus féminin, l’autel est simplifié, sans flamme ni guirlande de fleurs, la position de la peau du lion de Némée est différente. Dans le contexte d’édition pour un marché bourgeois et respectueux, les nudités des deux hommes ont été cachées, celle de Hercule par un drapé en forme de bandeau ceignant ses hanches et celle de Lichas par le queue de la peau de Lion remontant dans un étonnant mouvement ascensionnel." Alors que les premières éditions ne mesuraient qu’une quarantaine de centimètres, on constate avec notre grand exemplaire la tendance au cours du XIXe siècle de s’éloigner de la production de petits bronzes et de réaliser des fontes plus monumentales. Œuvres en rapport : - Giovanni Folo, d’après Antonio Canova, Hercule et Lichas, gravure, 1812, Department of Prints and Drawings. - Pietro Fontana, d’après Antonio Canova, Hercule et Lichas, gravure, 1811/12, Cabinet des Estampes, Bibliothèque Nationale, Paris - Canova, Hercule et Lichas, groupe en bronze à patine foncée, fonte du premier quart du XIXe siècle, signé sur la base, H. 87 cm, vente Ader du mardi 5 décembre 1989, lot 18. Bibliographie : - Mario Praz, "L’opera complete del Canova, Classici Dell’Arte Rizzoli", Rizzoli Editore, Milano, 1976, p.107 - Bernard Black, "Canova’s lost model for Hercules and Lichas preserved in bronze. The definitive French casts, the copies and the confusions", in Apollo , n° 463, année 2000, pp. 13-21."

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