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Lot n° 29

Claudius Marcel POPELIN (Paris, 1825 - 1892) Le...

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Claudius Marcel POPELIN (Paris, 1825 - 1892) Le Docteur Émile Blanche, 1891 Émail peint en camaïeu d’or et grisaille sur une plaque de cuivre bombée ovale figurant un buste, entourée de quatre écoinçons émaillés sur argent à décor de fleurs stylisées et du monogramme « EB » Monogrammé dans l’émail à gauche du profil : « CP » Signé et daté au dos sur le contre-émail : « Le docteur Blanche / par / Claudius Popelin / fév. 1891 » Plaquette émaillée sertie dans le cadre portant l’inscription « Doctoris AEmilii Blanche effigiem / filio ejus Jacopo dicavit amicus / Claudius Popelin pictor. M.DCCCXCI. » Daté et localisé au dos du cadre : « 1891 / PARIS. » Dim. : 15,4 x 12,4 cm (55 x 52,2 cm avec le cadre en bois noir mouluré de style hollandais et son cartel dédicatoire émaillé) Provenance :  Offert par l’artiste à Jacques-Émile Blanche, fils du modèle, puis par celui-ci à son père le docteur Émile Blanche (1820-1893), puis descendance d’Alfred Blanche (1823-1892), polytechnicien et ingénieur, frère cadet du docteur Blanche. Exposition : Exposition des œuvres de Claudius Popelin, Paris, Union centrale des arts décoratifs, 1893, n°  19. Bibliographie : L. Falize, « Claudius Popelin et la renaissance des émaux peints », in Gazette des Beaux-Arts, 1893, 10, p. 74. Œuvres en rapport : - Claudius Popelin, Portrait du Prince Louis Napoléon, 1890, émail peint en camaïeu d’or sur cuivre, encadrement de bois doré et d’émail peint sur cuivre, H. : 19,0 ; L. : 16,0 cm., Paris, musée d’Orsay, inv. OAO 1666. - Claudius Popelin, Portrait du Prince Napoléon, 1891, émail peint en camaïeu d’or sur cuivre, encadrement de bois doré et d’émail peint sur cuivre, H. : 19,0 ; L. : 16,0 cm, Paris, musée d’Orsay, inv. OAO 1665. - Claudius Popelin, Portrait du comte Vincent Benedetti (1817-1900), 1890, émail, cadre en bois doré, H. : 41,0 ; L. : 34,0 cm, Paris, musée d’Orsay, inv. OAO 1783. Élève tout d’abord du peintre néo-classique François-Édouard Picot à l’instar de Frédéric de Courcy, Claudius Popelin parfait sa formation dans l’atelier d’Ary Scheffer (1795-1858). Dès 1860, son goût pour l’art de la Renaissance l’oriente vers la faïence imitant la majolique italienne, puis vers les émaux. Sur les recommandations du directeur de la Manufacture de Sèvres, il est dirigé par Alfred Meyer qui lui enseigne les techniques d’émaillage. Pendant des années il se consacre à des recherches dans ce domaine au point qu’il en devient l’une des personnalités majeures de la seconde moitié du XIXe siècle. Il crée des émaux peints isolés ou utilisés dans l’art décoratif qui sont couronnés d’un vif succès : les commandes pour des personnalités, tels le duc d’Aumale et Louis II de Bavière, se multiplient. Proche des membres de la Cour, invité des salons du Second Empire, ami de Flaubert et Théophile Gauthier, Popelin est aussi un érudit et un bibliophile qui laisse une œuvre littéraire conséquente. Elle comprend des recueils de poésie, des traductions et des ouvrages théoriques sur les arts du feu, L’Art de l’émail publié en 1868 devenant l’ouvrage de référence en la matière. Dans les dernières années de sa vie, il se consacre à un « Panthéon », selon ses propres mots, de célébrités contemporaines rencontrées chez la princesse Mathilde dont il était un temps devenu l’amant.  Ce médaillon réalisé en 1891 représentant le célèbre docteur Émile Blanche, père de son ami le peintre Jacques-Émile Blanche (1861-1942) en est un des exemplaires. À l’instar des portraits du Prince Napoléon et du comte Vincent Benedetti conservés au Musée d’Orsay, ce portrait est réalisé en grisaille d’or, technique remarquable qu’il a remise à l’honneur dès 1868. Il en explique l’exécution dans son ouvrage L’Art de l’émail (p.40-41) : « Pour exécuter ce travail en grisaille, plus de paillon d’or ou d’argent, plus d’émaux colorés broyés d’avance, plus de spatule ; deux ou trois pointes, dont une très fine, un mince pinceau et de l’or ; car l’or est l’accompagnement obligé de tous nos travaux, dont il est la note joyeuse, le coup de soleil ». On sait également qu’il utilisait la photographie, via une technique de transfert assez complexe, comme fondement de son intervention d’émailleur en grisaille d’or. Le résultat, fabuleux, offre une image « héroïsante » de son modèle grâce à la préciosité du matériau et de son encadrement.

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