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Lot n° 20

Francis PICABIA (1879-1953)

Résultat :
Non Communiqué
Estimation :
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Les peupliers, Grez-sur-Loing, temps gris, vers 1908 Huile sur toile Signée en bas à droite Inscrit ‘F Picabia, Les peupliers, Grez sur Loing, temps gris 1909' sur le châssis 65 x 81 cm - 25 5/8 x 31 7/8 in. Un certificat de Madame Olga Picabia, en date du 20 juillet 1998, sera remis à l'acquéreur. Il indique que le tableau a été peint «vers 1906». PROVENANCE - Collection Docteur et Madame André Grandjon, Paris - Vente, Art moderne, École de Paris, Millon & Associés, Paris, Hôtel Drouot, 21 novembre 2014, lot 55 - Galerie Richard Green, Londres (acquis au cours de la vente précédente) - Collection particulière, France (acquis auprès de la précédente) BIBLIOGRAPHIE William A. Camfield, Beverley Calté, Candace Clements... [et al.], Francis Picabia, Catalogue raisonné, Volume I, 1898 - 1914, Bruxelles : Mercatorfonds, 2014, décrit et reproduit sous le numéro 348 p. 281 (avec l'indication : «This canvas is signed but not dated in the lower right. However, Picabia inscribed the stretcher in pencil with his name, the title of the painting, and a date that appears to be 1909. The date is incompatible with signed and dated paintings of 1909. The same condition exists for cat. 358. The 1909 dates may be accurate or may reflect later, erroneous inscriptions. We acknowledge the 1909 date, but reproduce the paintings next to works from late 1908.») «Le paysagiste doué n'est pas celui qui copie servilement les éléments divers qui s'offrent à ses regards : s'il ne s'agit que d'opérer en topographe, que de relever des sections de cadastre, à précision mathématique, l'objectif de l'appareil photographique est beaucoup plus expert, s'il est manié par une main adroite. Mais en art, il en va autrement. La nature se donne à nous avec des harmonies successives et variées à l'infini, dont il faut surprendre le caractère en une synthèse à la fois expressive et vivante ; comme on ne saurait la représenter dans son immensité, il faut en détacher des arrangements capables de nous fournir le sens de cette immensité : il faut écrire les éléments primordiaux et les écrire sous la lumière qui convient afin de nous obliger à deviner ce qui ne peut pas être écrit, l'eau, l'atmosphère; le mouvement insensible ou furieux du nuage qui passe ou qui fuit, ou qui se transforme, le vent qui agite les frondaisons aux panaches balancés, jusqu'à l'âpre et forte senteur qui monte de la terre, en prurit de sève, jusqu'au parfum de la fleur qui s'épanouit, grisée de soleil, ou humide de rosée, jusqu'au chant d'oiseau, qui s'envole des nids, dans la chaleur du soleil couchant, à l'heure apaisée du crépuscule ! Et pour nous révéler tout cela, il faut essentiellement que le paysagiste soit un émotif ; il faut qu'il interprète et non qu'il copie ; il faut que son oeuvre soit le reflet de sa sensation propre, et non l'image seulement de ce qui frappe sa rétine sans avoir un retentissement dans son âme. Ah ! Cher et grand Sisley ! Comme tu nous l'as racontée ton âme, toute ton âme tendre dans tes paysages de peintre et de poète ! Comme tu nous fais vivre ta sensation, ton émotion ! Aux heures où ta vie livrait ta chair aux griffes acérées et lentes et tenaces des angoisses, tu allais confier à tes amis les arbres, à la rivière toute étincelante de reflets, aux champs, au ciel, à l'air harmonieux tes blessures pantelantes, et sur tes blessures, l'air, les champs, la rivière, les arbres mettaient le baume calme de l'Art ; et tu t'en revenais souriant, le front illuminé de l'idéal qui fut ton viatique, dans l'escalade laborieuse et ardue des géhennes humaines ! Picabia fit de même, dans le même pays, aux mêmes saisons, aux mêmes heures presque, et comme il communiait au même banquet d'idéal, il a pu se rencontrer avec son aîné. Tant mieux ! Tant mieux s'il participe à la même émotion ! Tant mieux, s'il sent comme Sisley l'éternelle beauté de la nature, partout où elle se manifeste. Qu'importe l'écriture, le procédé d'exécution, si l'âme fait comprendre comment elle vibre, et pourquoi elle vibre !» Léon Roger-Milès, «Préface», in. Exposition Picabia 1907, cat. expo., Paris, Galerie Haussmann, 1er - 15 février 1907, Paris : Galerie Haussmann, 1907, n. p. FRANCIS PICABIA «Pendant l'hiver 1904 - 1905, certainement avec l'aide de sa famille, [Francis Picabia] parvient à mettre sur pied une exposition monographique à la prestigieuse galerie Haussmann dirigée par Gustave Danthon. L'exposition ouvre ses portes en février 1905. Elle présente soixante et une de ses oeuvres, assorties d'un beau catalogue avec le texte d'un critique célèbre, Léon Roger-Milès. [...] Roger-Milès livre la première (et brève) biographie de Picabia. Il fait bien sûr l'éloge de l'artiste qui a, dit-il, compris le long effort de Sisley et de Pissarro pour conquérir la lumière et a su rés

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