François-Adrien BOIELDIEU (1775-1834). L.A.S.,... Lot 50

François-Adrien BOIELDIEU (1775-1834). L.A.S., [1829], au chanteur Antoine-Louis Ponchard ; 2 pages et demie in-8, adresse. Sur son opéra-comique Les Deux Nuits (qui sera créé le 20 mai 1829 à l’Opéra-Comique, que dirige P.A. Ducis, avec Moreau-Sainti dans le rôle principal, après le refus de Ponchard). « Je le vois, […) mes pauvres deux nuits doivent ne me causer que des contrariétés et des chagrins. Mr Ducis se refuse à remettre mon ouvrage au mois de Septembre. Cela eut été tout à fait dans mes intérêts vu la mauvaise saison où je me trouve rejetté, et il donne pour cela des raisons que je suis forçé de trouver valables. D’une autre part j’ai la preuve que Moreau-Sainti a un engagement qui l’autorise au refus qu’il fait de doubler votre rôle après les vingt représentations que vous pouviez nous donner, et cet étrange engagement […] a eu pour but de mettre Moreau-Sainti en chef et sans partage dans un moment où vous ne faisiez plus partie du théâtre. Depuis vous êtes rentré mais l’engagement subsiste et n’a point été modifié ce qui mettra longtemps Mr Ducis dans une fausse position vis à vis des auteurs. Enfin vous le voyez cher ami je suis forçé de renoncer à vous bien que j’aie dit hier à Mr Ducis que je ne prendrais une résolution qu’après vous avoir revu… mais que pourriez-vous me dire puisque vous croyez devoir ne pas sacrifier votre congé. Dieu veuille qu’il ne vous impose pas par la suite d’autre sacrifice que celui que vous faites de votre rôle dans les Deux nuits »… Boieldieu tente de persuader Ponchard que ce refus pourrait nuire à sa carrière… « Enfin cher ami je suis chagrin autant pour vous que pour moi. Réfléchissez encore. Je n’ai point disposé de votre rôle. Je n’ai point voulu voir Moreau-Sainti et ne compte lui parler de mon rôle que ce soir si, à mon grand regret, vous n’avez pas d’ici là changé de résolution »… Il offrira à Ponchard un nouveau rôle digne de son talent…