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Lot n° 3006

MAESTRO DI SANT'IVO (actif à Florence dans le...

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MAESTRO DI SANT'IVO (actif à Florence dans le dernier quart du XIVe siècle et dans la première moitié du XVe siècle) Vierge à l'Enfant sur le trône flanquée de saint Jean-Baptiste et de Julien, ainsi que de sainte Catherine ( ?) et de sainte Dorothée. Vers 1390-1400. Tempera et fond doré sur bois. 76,8 × 44,8 cm. Provenance : - vente Finarte, Milan, 12-13.3.1966, lot 147 (comme Mariotto di Nardo). - Collection Filippo Giordano della Lanze, 1966. - Propriété privée, Suisse. Bibliographie : - Miklòs Boskovits : Pittura Fiorentina alla vigilia del Rinascimento, 1370-1400, Florence 1975, p. 378. - Costanza Baldini : Il Maestro di Sant'Ivo : profilo di un pittore fiorentino a cavallo tra XIV e XV secolo, in : Arte Cristiana, XCIII, 2005, p. 265. L'étude critique du maître de Sant'Ivo, dont le retable proposé ici est une œuvre caractéristique, a été initiée en 1967 par Federico Zeri. Le groupe d'œuvres a ensuite été élargi par Miklòs Boskovits (voir Boskovits 1975, p. 376-379), qui a nommé l'artiste anonyme d'après le sujet d'un grand tableau de la Galleria dell'Accademia à Florence, représentant Saint Ivo buon giudice (inv. 1890 n° 4664). L'œuvre de ce peintre, qui se caractérise par une grande cohérence stylistique, comprend surtout des œuvres destinées à la dévotion privée, dans lesquelles les figures saintes sont représentées en pied et avec une expression sévère du visage (voir Costanza Baldini : Il Maestro di Sant'Ivo. Ritratto di un pittore a cavallo tra XIV e XV secolo, Rome 2004, et ibid. Il Maestro di Sant'Ivo, 2005). Le répertoire de types de notre maître, puisé chez Agnolo Gaddi, indique que notre peintre a probablement été formé dans l'atelier d'Agnolo Gaddi (vers 1350-1396). On a voulu reconnaître sa main dans des parties secondaires du cycle de fresques de la Légende de la Croix peint par Agnolo Gaddi à la fin des années 1380 dans la chapelle du chœur de Santa Croce à Florence, ainsi que dans les fresques de la Cappella della Cintola à Prato exécutées au début de la dernière décennie du Trecento. Au début du siècle suivant, on peut déceler dans l'œuvre de notre peintre les influences de Lorenzo Monaco (vers 1370-vers 1425) et de Mariotto di Nardo (vers 1388-1424), qui ont eu une influence décisive sur son art ultérieur. Les chemins de notre peintre et de Lorenzo Monaco pourraient s'être croisés dès la fin des années 1380 au sein de l'atelier d'Agnolo Gaddi, d'autant plus que son panneau représentant le Mariage mystique de Catherine d'Alexandrie, conservé à la Staatliche Gemäldesammlung de Berlin, se rattache stylistiquement aux premiers tableaux de Lorenzo Monaco réalisés dans l'atelier d'Agnolo, ceux destinés à l'autel de San Gaggio et à la chapelle Nobili de Santa Maria degli Angeli à Florence (cat. d'exposition. Lorenzo Monaco dalla tradizione giottesca al Rinascimento, Galleria dell' Accademia Florence 2006, p. 106-117). Notre panneau de dévotion privée laisse clairement entrevoir des réminiscences d'Agnolo Gaddi, dont il transpose le répertoire de types avec un dessin un peu dur pour lui et donne à ses personnages l'expression plutôt sévère et austère caractéristique de son œuvre. Il forme une unité de style et parfois de composition avec d'autres œuvres de sa main, comme un panneau de conception presque identique (autrefois sur le marché de l'art de Milan avant 1986), un Mariage mystique de Sainte Catherine d'Alexandrie (autrefois sur le marché de l'art de Turin en 1987) et une Madonna dell' Umiltà (vente Dorotheum, Vienne, 21.10.2014, lot 1). Celles-ci sont classées à juste titre (voir Boskovits 1975) parmi les œuvres de jeunesse de notre peintre et devraient avoir été réalisées dans la dernière décennie du 14e siècle. Comme la Vierge à l'Enfant avec Saint Antoine Abbé, Saint François et deux saints féminins de la Galleria dell'Accademia à Florence, réalisée plus tard (voir Federica Baldini : Maestro di Sant'Ivo, in : Cataloghi della Galleria dell'Accademia di Firenze. Dipinti, vol. III, Il Tardogotico, éd. par C. Hollberg / A. Tartuferi / D. Parenti, avec la collaboration d'Alice Chiostrini, Giunti 2020, p. 142-143, cat. n° 30), le maître de Sant'Ivo revient par la suite sur sa manière un peu anguleuse de peindre et crée des formes mieux proportionnées, ce qui donne des aspects plus harmonieux et équilibrés. Ce tableau est archivé à la Fototeca Zeri sous le numéro 3335 comme une œuvre autographe du Maestro di Sant'Ivo.

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