SUCHET (Louis-Gabriel). Lettre autographe à son... Lot 39

SUCHET (Louis-Gabriel). Lettre autographe [à son frère Gabriel-Catherine Suchet]. Breslau, 12 janvier 1808. 4 pp. in-folio. « ... Les fêtes du 26 9bre [1807, à Paris, pour le retour de la Garde impériale] ont dû te plaire, les détails que tu m'en donnes prouvent... QUELLE PUISSANTE MAGIE PRESIDE A TOUT CE QUI SE FAIT DANS LA GRANDE VILLE, SOUS L'EGIDE PROTECTRICE DU HEROS, DE L'ELU DU CIEL... En vérité, mon ami, quelle heureuse destinée que celle de se voir appelé à être les témoins, et, un peu acteurs, dans les événements surprenants qui se pressent chaque jour , l'Histoire ne les recueillera qu'en partie et la postérité aura de la peine à les croire. En effet, AVEC QUELLE RAPIDITE LE GRAND NAPOLEON SE TRANSPORTE-T-IL DES BORDS DU NIEMEN AUX LAGUNES DE VENISE , ce n'est plus comme sous le règne si vanté dans les annales de la France, sous Charlemagne qui de l'Italie volait appaiser les révoltes des Saxons, et marchait avec... fanatisme, non, IL S'AGIT DE L'EMPIRE DU MONDE ET LE HEROS SE FAIT ACCOMPAGNER D'UN ESPRIT DE TOLERANCE, PRESQU'EGAL A L'ETENDUE DE SA GLOIRE , son lo[s] sera bientôt traduit dans toutes les langues. Les peuples jaloux d'être protégés et serviteurs pour le plus grand parmi les grands, réclameront, tous, les loix que dans sa sagesse profonde il a dictées, et qu'il sait à propos adapter aux usages des nations qu'il veut favoriser de son appui tout puissant... Le retard dans l'expédition de mon congé me fait perdre une belle chance de mariage, je le crois... Si tu veux... connaître ma dernière démarche, prends lecture des lignes ci-après : "Je sollicite de Votre M[ajesté] un congé p[our] me rendre en France et remplir le dernier de mes vœux, après avoir obtenu votre agrément, celui de me marier et de fonder une famille. V[otre] M[ajesté] a daigné m'y encourager , aujourd'hui, Sire, que vous êtes maître du monde, permettez à un de vos plus fidèles sujets de désirer un héritier de sa reconnaissance et de vos bienfaits. Depuis 4 ans, S[ire], la d[ivi]on que vous avez daigné me confier n'a cessé d'être animée d'amour et de respect pour V[otre] M[ajesté]. Son attachement sans bornes à v[otre] auguste personne lui a fait vivement regretter de ne pas combattre s[ous] vo yeux à Eylau et Friedland. Elle aspire à combattre encore vos derniers ennemis, en reprenant sa place au camp de Boulogne, si vos sublimes projets l'y appellent. 9 xbre" » Le futur maréchal Suchet épouserait en novembre 1808 Honorine Anthoine de Saint-Joseph, nièce de Julie Clary – celle-ci était l'épouse du roi d'Espagne Joseph Bonaparte, frère de Napoléon Ier.