DUROC (Géraud Christophe Michel). Lettre autographe... Lot 19

DUROC (Géraud Christophe Michel). Lettre autographe signée [probablement à l'ambassadeur de France en Suède, Jean-François de Bourgoing]. Copenhague, 20 vendémiaire an X [12 octobre 1801]. 2 pp. 1/4 in-4. Après l'assassinat du tsar Paul Ier, francophile affirmé, c'est Alexandre Ier, homme animé de sentiments tout à fait contraires, qui monta sur le trône en mars 1801. Napoléon Bonaparte voulait féliciter le nouveau maître du pays et connaître ses dispositions à l'égard de la France, aussi envoya-t-il à Saint-Pétersbourg en mai 1801 le colonel Duroc. Cependant celui-ci, n'appartenant pas à la haute aristocratie, ne suscita qu'un intérêt distant et ironique à la Cour. En outre, ses dépêches diplomatiques étant ouvertes par la police, ses remarques franches et peu amènes sur l'entourage du tsar déplurent fortement à Alexandre Ier et conduisirent à son rappel. Quittant la Russie le 11 septembre 1801, il rentra en France en passant par la Suède et par le Danemark. « Citoyen, je suis arrivé ici hier au soir, j'ai donc mis neuf jours pour faire mon voyage depuis Stockholm. Je ne suis resté qu'un seul jour à Carlseroue [Karlsruhe, dans le margraviat de Bade] où j'ai été reçu comme je devois m'attendre à l'être avec les bonnes recommandations que j'avois. J'ai trouvé quelquefois les chemins gâtés par la pluie et les chevaux mal commandés. Voilà pourquoi mon voyage n'a pas été tout à fait conforme à votre calcul, mais il a été aussi agréable que possible. J'ai déjà vu tout le corps diplomatique. MACDONALD s'ennuie encore plus qu'il ne vous l'a écrit [le futur maréchal Étienne Macdonald était alors ambassadeur au Danemark, pays qui était allié à la France et qui venait de subir une attaque navale de la flotte britannique]. NOUS SOMMES TOUS EN JOIE DE LA BONNE NOUVELLE REÇUE ICI DES PRELIMINAIRES DE LA PAIX ENTRE LA FRANCE ET L'ANGLETERRE, qui ont été signés dans la nuit du 1er au 2 octobre par Lord HAUKESBURY et le cit[oyen] OTTO [Robert Jenkinson, baron d'Hawkesbury, et Louis-Guillaume Otto]... Je ne sais pas encore combien de jours je resterai ici. Ce sera le moins que je pourrai. Je vous écris ce brouillon à la hâte pour profiter du courrier de Mr le baron d'OXENTIERN [Johan Gabriel Oxenstierna, ministre des Affaires étrangères de Suède]. Si Mr le roi de Suède [Gustave IV Adolphe] me fait remettre ici par lui une tabatière en brillants avec son chiffre, je vous envoie une lettre pour le roi dans laquelle je lui en fais mon remerciement. Si vous croyez que cette manière n'est pas convenable, brûlez la lettre et veuillez bien vous charger vous-même de la faire en mon nom et de lui présenter l'assurance de mes sentiments de respect et de reconnoissance pour toutes les bontés et l'accueil qu'il m'a fait... » JOINT : une pièce apocryphe signée « Surcouf », prétendument écrite lors d'une opération corsaire à bord de la Clarisse.