DAVOUT (Louis-Nicolas). Lettre autographe signée... Lot 13

DAVOUT (Louis-Nicolas). Lettre autographe signée à son épouse Aimée Leclerc. TILSIT [actuellement Sovietsk en Russie], 10 juillet [1807]. 1 p. 3/4 in-4 sur papier azuré. « Ainsi que je te l'ai annoncé hier ma petite Aimée, l'empereur est parti d'ici après la signature de la paix. Il est vraisemblable qu'il sera à Paris dans les commencements du mois prochain. Notre rentrée ne sera pas aussi prompte puisque nous accompagnerons les trouppes pendant une partie de leur marche. Au moins ainsi je ne puis donc préciser le moment où j'aurai le bonheur de t'embrasser. Je me borne à te répéter que je ne perderai pas un moment à me réunir à ma petite Aimée lorsque la chose me sera possible. JE NE TE PARLES PAS... DE TOUT CE QUI S'EST PASSE A TILSIT HIER, CETTE PETITE VILLE ETOIT LA CAPITALE DU MONDE. AUJOURD'HUY CE N'EST PLUS QU'UN VILLAGE. Les journaux donneront assez de détails. Tous ces événements doivent porter l'admiration, l'amour et la reconnaissance des Français pour NOTRE EMPEREUR au dernier période. Depuis longtems, il NOUS A APPRIS A COMPTER SUR DES MIRACLES, MAIS IL S'EST ENCORE SURPASSE CETTE FOIS. [La paix de Tilsit fut conclue par deux traités, l'un signé par la France et la Russie le 7 juillet 1807, l'autre signé par la France et la Prusse le 9 juillet, et ce succès diplomatique, succédant à une série de succès militaires, porta la puissance de Napoléon Ier au plus haut en Europe.] J'envoie mille et mille baisers à mon excellente et belle Aimée, et mille caresses à mes petites filles [Joséphine, née en 1804, et Adèle, née le 21 juin 1807]. Dis-leur que j'éprouve beaucoup d'impatience lorsque je vois le moment de faire leur connoissance se différer. Mille assurances d'attachement à notre bonne mère. Pour la vie ton fidèl[e] sposo [époux, en italien] L. Davout. Dis à mon beau-frère le sr Beaumont [le général et futur sénateur Marc-Antoine Bonin de La Boninière de Beaumont, époux de la sœur du maréchal, Julie Davout] que j'ai reçu seulement ce matin la lettre où il m'annonce ton accoucehement, que je suis bien sensible aux soins qu'il te donne. Je te prie de lui faire mille amitiés ainsi qu'à ma sœur de ma part. J'écrirai à Beaumont demain ou après. »