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Lot n° 17

JUAN ANTONIO DE FRIAS Y ESCALANTE CORDOUE, 1633...

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Berger à genoux Pierre noire et rehauts de craie blanche Inscription du XVIIe siècle en bas : espagnolo (...) 26 x 16,5 cm PROVENANCE Au dos, marque de collection non identifiée (L. 4181) ; Collection Hubert de Marignane, France (inscription au revers) ; Pascal Ruiz-Raquez, Bruxelles jusqu'en 1998 ; Collection privée, Luxembourg. Escalante est né à Cordoue en 1633 où il suit une première formation, probablement dans l’atelier d’Antonio del Castillo. À la fin des années 1640, il s’installe à Madrid et entre dans l’atelier de Francisco Rizi. Grâce à son association avec Ricci (1614 - 1685) et sa propre présence à la cour, l’artiste découvre le travail des peintres vénitiens, en particulier du Tintoret (1518 -1594) et Véronèse (1528 -1588) qu’il admirait beaucoup et auxquels il emprunte un style de composition et des poses gracieuses. En plus de ces influences, il utilise des estampes flamandes, en copie cer - taines qu’il reprend presque à l’identique, tout en s’inspirant dans le même temps des modèles élégants d’Alonso Cano (1601 - 1667). Escalante est un artiste extrêmement doué, qui se révèle être aussi un dessinateur accompli et un coloriste remarquable dans ses peintures. Bien que sa car - rière ait été écourtée lorsqu’il meurt des suites de la tuberculose en 1669 à l’âge de trente-six ans, il a laissé un corpus d’œuvres très imaginatives et dynamiques, témoignant de son grand potentiel. Cette décennie des années 1660 voit d’ailleurs la disparition d’un certain nombre de jeunes artistes  qui auraient non seulement été les successeurs de grands maîtres tels que Diego Velázquez (1599 - 1660) et Alonso Cano, mais auraient également constitué la génération des dernières années du Siècle d’or. Parmi ces personnages exceptionnellement talentueux et prometteurs figurent Mateo Cerezo (1637 - 1666) et Juan Antonio de Frías y Escalante. La première œuvre connue d’Escalante est un Épisode de la vie de saint Gérard peint pour le monastère des Déchaussées royales de Madrid, aujourd’hui perdu. Cette œuvre lui vaut une certaine renommée et il reçoit de nombreuses commandes d’églises et d’institutions religieuses de Madrid. En 1667, on lui confie l’exécution de dix-sept tableaux pour la sacristie du monastère des Déchaussées royales (Museo del Prado). C’est peu de temps après avoir commencé à travailler avec Ricci sur des peintures pour la cathédrale de Tolède, qu’Escalante succombe à la tuberculose. Palomino décrit Escalante comme « un fin dessinateur » qui, dans certaines de ses compositions, a utilisé des estampes, s’est inspiré des œuvres du Tintoret et de Véronèse, comme précedemment évoqué. Il adopte leur raffinement et l’élégance des compositions et des personnages. Ces caractéristiques sont visibles dans la série peinte pour la sacristie du couvent de la Merced Calzada à Madrid entre 1667 et 1668. Dix-sept toiles représentant des thèmes de l’Ancien Testament liés à la préfiguration du Mystère de l’Eucharistie. Son coup de pinceau léger, délicat, presque transparent, ses compositions horizontales, théâtrales avec un point de vue bas, indiquent qu’il avait connaissance des œuvres de Rubens (1577 - 1640), des gravures d’après lui et du Titien. Le tout au prisme de l’élégant classicisme de Cano, tout en retenue, en mesure et en équilibre. Un dessin au sujet similaire, considéré comme une étude préparatoire à une Adoration des bergers de la collection Emilio Santarelli (L. 907) a été publié par Olitsky dans Disegni Spagnoli, comme Juan Antonio Escalante nr127, p. 113, ill 101. Voir aussi Cat. Santarelli 1870, p. 695 n°1 ; Mayer 1915, n°103 ; Sanchez Canton 1930,V, n°229. 

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