Jean-Claude NAIGEON (Dijon 1753 - 1832) La Bataille... Lot 32

Jean-Claude NAIGEON (Dijon 1753 - 1832) La Bataille d’Arbelles, dit aussi La Bataille d’Alexandre contre Darius ou La Defaite de Darius, d’après Pierre de Cortone Toile 90 x 188 cm (Soulèvements, manques et restaurations) Provenance : Peint à Rome en 1781 et 1782 ; Collection du Dr René Masson, château de Gevrey-Chambertin, en 1961 ; Acquis auprès de la descendance de l’artiste par l’actuel propriétaire. Exposition : Une école provinciale de dessin au XVIIIe siècle : L’Académie de peinture et sculpture de Dijon, Dijon, Musée des Beaux-Arts, Palais des Etats de Bourgogne, 1961, n° 133. Bibliographie : - P. Quarré, Deux élèves de l’Académie de peinture de Dijon, Jean-Claude Naigeon et Jean Naigeon, dans Bulletin de la société de l’Histoire de l’art français, 1963, cité p.129 ; - Catalogue de l’exposition L’Art des Collections. Bicentenaire du Musée des Beaux-Arts de Dijon, du siècle des Lumières à l’aube d’un nouveau millénaire, Dijon, Musée des Beaux-Arts, 16 juin - 9 octobre 2000, cité p. 66 ; - C. Lamarre, S. Laveissière, Les prix de Rome des Etats de Bourgogne : Lettres à François Devosge, 1776-1792, Dijon, 2003, cité p. 57 et p. 129. À l’imitation de l’Académie de Paris qui envoie des élèves à Rome pour se former au contact des modèles de l’Antiquité et de l’Italie de la Renaissance, le Prix de Rome des États de Bourgogne permettait à de jeunes artistes méritants de se perfectionner à Rome. En retour, ces derniers envoyaient une œuvre chaque année à Dijon. Jean Claude Naigeon est à Rome entre 1781 et 1784. En mars 1782, Naigeon annonce à Devosge l’achèvement de La Bataille d’Arbelles en le priant de le conserver jusqu’à son retour en France car il l’a fait pour lui-même, « pour emporter à Paris ». Il envoie son tableau en 1784, avec L’Enlèvement des Sabines (aujourd’hui au Musée des Beaux Arts de Dijon), deux tableaux d’après Pierre de Cortone conservés au musée du Capitole à Rome. Dans sa lettre à François Devosge, directeur de l’Académie de Peinture au Palais des Etats à Dijon, il écrit le 12 décembre 1781 : « Je travaille au Capitole à faire la bataille d’Alexandre contre Darius du Cortone. Dans la galerie, on ne décroche pas les tableaux, il faut les copier en place, tant pis si ils sont mal éclairés et c’est ce qui m’arrive aujourd’hui à cause du mauvais temps » (C. Lamarre, S. Laveissière, Les prix de Rome des Etats de Bourgogne, Dijon, 2003, pp. 53-58). Il ne se décide pas finalement à l’envoyer aux États de Bourgogne. Quelques mois plus tard, les élus de la Bourgogne demandèrent à Pierre Paul Prud’hon une copie du plafond également de Pierre de Cortone (aujourd’hui au cœur du musée des Beaux-Arts de Paris) montrant par là la même appétissance pour cet artiste baroque à l’opposé du goût néoclassique dominant à l’époque (Sylvain Laveissière : Prud’hon ou le rêve du bonheur. Catalogue de l’exposition du Grand Palais, 23 sept. 1997-12 janvier 1998, p.59-61).