LA GARE Moscou, 1913-1914
Huile sur toile Monogrammé en bas à droite en cyrillique
H. 97,5 x L. 156 cm
Provenance
Atelier de l'artiste
Ancienne collection Dr Boris Linde, Paris, 1950 ; Ancienne collection particulière, Berlin, 1970
Ancienne collection Dr Horst Gregor, Berlin, 1972 ; Ancienne collection SNZ Galleries, Wiesbaden Vente Christie's, Londres, 13 juin 2007, lot 113
Collection privée, Paris
Bibliographie
Denise Bazetoux, Natalia Gontcharov : son oeuvre, entre tradition et modernité, Neuilly-sur-Marne, Arteprint, 2011, Tome 1, n° 779, reproduit en couleurs p. 310
Antony Parton, The Art and design of Natalia Goncharova, Antique collectors' club, 1988, reproduit en couleurs p. 199
Exposition
Probablement Natalia Gocharova, Moscou 1913, Cat. n° 631, Railway Station
Certificat
Jean Chauvelin en date du 9/10/2006
Les analyses physico-chimiques réalisées par le laboratoire ArtAnalysis en juin 2022 sur le tableau
La Gare comprennent une imagerie scientifique (macro-photographie, réflectrographie) ainsi qu'une étude des pigments (16 points).
L'imagerie met en évidence un dessin sous-jacent et des craquelures de la couche picturale caractéristiques de la manière de Natalia Gontcharova.
Les 16 spectres révèlent des pigments couramment utilisés dans l’OEuvre de Natalia Gontcharova.
Les résultats communiqués par le laboratoire ArtAnalysis s'appuient sur
des observations comparables réalisées par le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) et sur une longue expérience d'analyses techniques des peintures de Natalia Gontcharova.
Pour ce tableau
La Gare, les analyses techniques notamment pigmentaires, le monogramme peint dans la masse, la toile et sa préparation sont tout à fait cohérents avec la datation proposée. Ils corroborent la reproduction du tableau dans l'étude d'Antony Parton (1988, p. 199), son inscription dans le catalogue raisonné de Denise Bazetoux (2011, I, n° 779) et le certificat d'authenticité de Jean Chauvelin (09 octobre 2006).
Le rapport détaillé sera remis à l'acquéreur.
Dans ce tableau emblématique des oeuvres cubo-futuristes de Natalia Gontcharova, les lignes qui s'entrecroisent, tracées vigoureusement, restituent l'agitation ambiante du quai de gare où les paysans côtoient les élégantes. L'artiste a représenté simultanément la mécanique des corps et des machines, l'atmosphère chargée de fumée et la mise en marche de la locomotive dans un plan séquence cinématographique.
Cette période marque l'apogée de sa carrière de peintre. Elle signe le Manifeste des Rayonnistes et des Futuristes (1913) rédigé par Mikhaïl Larionov avec qui elle forme l'un des couples d'artistes les plus célèbres de l'avant-garde russe.
Ils se sont rencontrés à l'École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou en 1900. Ensemble, ils fondent successivement le groupe cézannien Le Valet de Carreau (1910), puis le groupe néoprimitiviste
La Queue de l'Âne (1912) pour finalement théoriser leur propre mouvement, le Rayonnisme, inspiré du
Futurisme.
Natalia Gontcharova en donne une interprétation très singulière, à travers le prisme du Cubisme. Elle incruste des éléments de la signalétique urbaine, comme ici le numéro 32, dans le fond de ces tableaux.
Cette vision dynamique de La gare, presque bruyante, entre en résonance avec le premier film de Mikhaïl
Kasyamov, Cabaret futuriste n° 13 (1914) auquel elle participe en tant qu'actrice (fig. 1).
La Galerie K. I. Mikhailova lui consacre une première rétrospective, riche de 773 oeuvres, en 1913. Paul
Guillaume l'invite à exposer dans sa galerie à Paris , en 1914. L'année suivante, elle quitte définitivement la Russie.
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