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Lot n° 41

Meissen, vers 1735 Boite couverte en forme de...

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Meissen, vers 1735 Boite couverte en forme de tonneau en porcelaine reposant sur une base carrée, la monture du couvercle en argent et un plateau ovale à bord contourné en porcelaine ; le tonneau à décor polychrome et or dans le style Kakiemon de branches fleuries et cerceaux en rouge, la prise du couvercle en forme de lion à fond brun, le plateau à décor en rouge de fer et or dit au dragon rouge d’après un modèle japonais de dragons, phœnix, rubans, rouleaux et piastres. Marqués : épées croisées en bleu. Marque incisée sous le plateau : ?+ Poinçon de décharge sur la monture en argent : Paris, 1732-1738. Ils sont contenus dans un étui en maroquin rouge patiné, doré aux fers, fines frises sur les bords et semis de fleurs de lys sur le couvercle, l’intérieur garni de velours cramoisi et de galons à fils d’or et d’argent d’époque Louis XV. Tonneau : Haut. 11 Long. 8,5 cm. Plateau : Long. 21 cm Larg. 13 cm. Étui : Haut. 14 Long. 23 cm Larg. 15 cm. (La prise du couvercle du tonneau recollée). A ca. 1735 porcelain barrel-shaped box and oval tray by Meissen. Both decorated with Japan inspired patterns, the rims of the box lined with silver, its lid topped with a lion. Comes in a red morocco leather case with gold markings. Louis XV period. Le plateau La décoration du plateau est basée sur un original japonais et a été produit pour la première fois à Meissen, peut-être dès l’été 1729, pour le marchand Rodolphe Lemaire qui projette de faire passer les copies de porcelaine asiatique, qu’il a commandées à Meissen à Paris, pour des originaux et les vendre ainsi plus cher. Après que l’escroquerie de Lemaire a été découverte et que la porcelaine qu’il a commandée a été confisquée et envoyée au Palais japonais, il semble que la porcelaine avec cette décoration ait d’abord été autorisée à être vendue au public. Il est probable qu’Auguste le Fort en ait réservé le modèle à l’usage exclusif de la Cour peu avant sa mort, le 1er février 1733. Au début du mois de novembre 1734, son successeur, Auguste III, choisit le motif « Dragon Rouge » pour décorer le premier service de la cour de Dresde en porcelaine de Meissen. La première livraison a suivi en 1735. (Julia Weber, Meissener Porzellane mit Dekoren nach ostasiatischen Vorbildern, 2013, vol. 2, pp. 246-254). Le tonneau La forme du tonneau dont le tiers supérieur forme couvercle ne semble pas être répertoriée et sa fonction demeure inconnue. Plusieurs formes de tonneau en porcelaine de Meissen servant de fontaine à café et de fontaine à alcool pour accompagner le café sont connues. L’un des plus anciens, conservé au Bayerisches Nationalmuseum de Munich, est daté vers 1728 (voir R. Rüchert, Meissener Porzellan 1710-1810, Munich, 1966, planche couleur X, n° 277). Le sculpteur Johann Joachim Kaendler réalise en 1735 une base pour ces tonneaux et revoit le modèle en 1738. A la différence de notre tonneau, il est en une seule pièce, c’est-à-dire sans couvercle, fermé au-dessus par un bouchon surmonté d’une figure enfant bacchique. Un présent royal ? En mars 1737, l’Electeur de Saxe et roi de Pologne Auguste III fait un présent de porcelaine de Meissen à Marie Leszczynska, Reine de France. Il s’agit d’un service à thé, café et chocolat décoré de paysages et des armes de France et de Pologne. Le service placé dans un coffret en cuir rouge décoré en or ciselé se composait de douze bols à thé, douze soucoupes, douze gobelets à chocolat avec leur support, une jatte à rincer, une chocolatière, un pot à lait, deux théières et un support de théière, une boite à sucre et une boite à thé. Il fut confié à Maurice de Saxe, demi-frère d’Auguste III, pour être emporté en France. Le marchand-mercier Jean Charles Huet, agent de la manufacture de Meissen à Paris, fut payé en septembre 1737 pour son rôle dans la livraison du service. Auguste II de Saxe avait déjà envoyé en 1728 au cardinal de Fleury, précepteur de Louis XV dans ses jeunes années, un extraordinaire et très important cadeau de porcelaine de Meissen, très certainement pour faciliter la future succession au trône de Pologne, auquel prétendait Stanislas Ier Leszczynski, père de la Reine de France. En 1737, le présent d’Auguste III à la fille de l’ex-roi de Pologne est sans doute également motivé par le souhait de faire un geste de bonne volonté et le désir de rétablir des relations plus sereines avec la Cour de France. À ce même moment, Auguste III écrit au cardinal de Fleury qu’il rétablit son ambassadeur en France. La chocolatière, le pot à lait, une verseuse couverte, cinq bols à thé, trois tasses à chocolat de ce présent diplomatique de porcelaine sont récemment réapparus en vente publique et entrés dans les collections du château de Versailles. Le château de Versailles a également fait l’acquisition de la jatte à rincer du même service. La théière est conservée dans la collection Gilbert présentée au Victoria and Albert Museum de Londres. Suite du texte sur le site www.rouillac.

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