Victor VASARELY (1906-1997) Lot n° 111

Pereg, 1983 Acrylique sur panneau, signée en bas, contresignée, datée et titrée au dos, porte le numéro d'archive N° 3.184 78.5 x 75 cm 30 45/64 x 29 17/32 in. Nous remercions Monsieur Pierre Vasarely de nous avoir aimablement confirmé l'authenticité de cette oeuvre. Victor Vasarely Pereg, 1983 Né en 1906 en Hongrie, Victor Vasarely commence de brèves études de médecine puis entre en 1929 au Muhëly à Budapest, une école comparable au Bauhaus. On y transmet la volonté de déhiérarchiser les pratiques artistiques et de mettre l’art au service de la société et de ses activités. Vasarely s’expatrie à Paris dès 1930 où il devient graphiste pour l’agence de publicité Havas, mettant ainsi à profit l’enseignement de Muhëly. Avec la publicité, il éprouve le plaisir d’une création au contact du réel, mais il apprend également à assigner un effet à une cause. Délaissant le design graphique pour se consacrer à la peinture après la Seconde Guerre mondiale, Vasarely prône toujours une révolution dans la pratique artistique et son fonctionnement social. Son intérêt se porte sur le multiple, visant une diffusion démocratique de l’art. On y retrouve la diffusion de masse encouragée par les modernistes : le Bauhaus, De Stijl et l’Union des artistes modernes (UAM). En 1955, il publie le Manifeste Jaune, qui définit l’art cinétique dont il est un des fondateurs : l’art n’est plus défini par un sujet, ni même pas une composition ou une technique, mais bien par son appréhension par l’œil. En 1965, l’exposition The Responsive Eye, organisée par le MoMA à New York, permet de mesurer la transgression que représentaient les œuvres de l’op-art et notamment celles de Vasarely. Cette exposition est accueillie comme une consécration de l’art optique, le bon accueil du public est retentissant mais la critique demeure mitigée. Une querelle artistique naît, où Vasarely est taxé d’illusionniste et d’initiateur d’un art fondé sur des expériences en laboratoire. C’était sans compter sur l’immense postérité de ce mouvement, qui trouve encore aujourd’hui bien des échos, par exemple dans l’art numérique. L’œuvre que nous proposons, intitulée Pereg et réalisée en 1983 par Vasarely, montre au spectateur la répétition des couleurs et des formes, thèmes chers à l’artiste. Le spectateur prend ainsi conscience de sa propre capacité à voir et aussi des biais et flottements de sa propre vision. Dans Pereg, les motifs ni complétement ronds ni complètement carrés, répondent à une palette ni complètement grise ni complètement bleue. L’œil et l’esprit dérivent au gré des formes et d’une dérive des forme de gauche à droite, dont le début et la fin sont en dehors de la toile, entraînant ainsi le spectateur dans un mouvement hypnotique.