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Lot n° 36

Attribué à Cennino CENNINI Colle di Val d'Elsa,...

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Attribué à Cennino CENNINI Colle di Val d'Elsa, vers 1360 - Florence, 1440 La Vierge à l'Enfant entre saint Jean-Baptiste et saint François d'Assise Tempera et or sur panneau, de forme ogivale en partie supérieure (Restaurations) The Virgin and Child with Saint John the Baptist and Saint Francis of Assisi, tempera and gold on panel, attr. to C. Cennini 69 x 40 cm (27,17 x 15,75 in.) Provenance : Vente anonyme ; Milan, Finarte, 9 novembre 2003, n° 155A (comme Maître de 1399) ; Collection particulière, Chypre Expositions : 'Theotokos - Madonna', Nicosia, Hellenic Bank, 1er - 31 juillet 2005, p. 102, n° 27, notice par Stefano G. Casu Commentaire : Se dégageant sur le fond d'or, la Vierge tenant l'Enfant dans ses bras est assise sur un trône reposant sur un sol parsemé de plantes dont le haut dossier disparaît sous une draperie chamarrée retenue à gauche et à droite par un ange et dominée par un baldaquin richement ornementé ; au premier plan, saint Jean Baptiste et saint François se tiennent debout sur les côtés. La forme correspond ici au type de panneaux de dévotion qui ont eu un succès important à la fin du XIVe siècle en Toscane et particulièrement à Florence. L'iconographie du groupe marial dérive des modèles byzantins de la Madone Hodegetria qui désigne l'Enfant bénissant les fidèles comme étant la voie à suivre. Lors de l'exposition de 2005, notre œuvre, bien que peu connue, a attiré l'attention des historiens de l'art qui ont proposé de situer son exécution dans l'entourage du fils de Taddeo Gaddi: Agnolo Gaddi, connu de 1369 à 1396 et grande figure artistique de la seconde moitié du XIVe siècle à Florence et à Prato. Dans cette dernière ville, Agnolo travailla au Dôme vers 1392-1395 dans la chapelle de la Sainte Ceinture aux fresques de la 'Vie de la Vierge', secondé par des assistants dont l'un fut responsable de la décoration de la chapelle Manassei, située dans la même cathédrale. C'est en référence à ce maître longtemps resté anonyme mais identifié comme Giovanni di Tano Fei, que Zeri le premier en 1994, a avancé le nom du "Maître de la chapelle Manassei" pour notre tableau. Passé en vente en 2003, le tableau est apparu sur proposition d'Andrea De Marchi, sous le nom du "Maître de 1399" autre suiveur d'Agnolo Gaddi, alors que Boskovits pensait plutôt à Cennino Cennini, proposition que Casu accueille avec interrogation en 2005. Cennini s'est rendu célèbre par son ouvrage sur les techniques du dessin et de la peinture, 'Il Libro dell'arte', où il nous apprend qu'il se nomme Cennino di Drea Cennini, qu'il est originaire de Colle di Val d'Elsa et qu'il passa 12 ans dans l'atelier florentin d'Agnolo Gaddi. Il est documenté à Padoue en 1398 et aucune œuvre peinte ne peut lui être attribuée avec certitude. Par l'analyse des fresques de la 'Vie de saint Etienne' dans la basilique San Lucchese près de Poggibonsi, Boskovits a constitué un petit catalogue d'œuvres liées stylistiquement à ces scènes et proposé leur attribution à Cennini (1). Le style de cet artiste est bien évidemment influencé par celui d'Agnolo Gaddi, mais la ligne plus sèche et l'attention particulière aux attitudes hors du commun dévoilent le caractère singulier et fantaisiste de ses compositions dont témoignent les fresques de Poggibonsi de 1388 ou la 'Naissance de la Vierge' vers 1385-1395 (Sienne, Pinacoteca Nazionale n°317). Parmi les œuvres de ce corpus, nous rapprocherons plus particulièrement notre panneau de la 'Vierge et l'Enfant du tabernacle de rue' à Colle di Val d'Elsa également située vers 1385-1395 dont nous pouvons noter les similitudes de visage, partie la moins altérée de cette composition (2) : figure oblongue encadrée par une chevelure bifide ondulée, les yeux en amande, l'arête nasale effilée, la petite bouche pincée ; la stature longiligne du saint François drapée dans un habit monacal aux larges plis superposés est proche de son alter ego dans les fresques de Poggibonsi (3) ; seul le saint Jean-Baptiste trahit une main moins experte que pourrait expliquer l'intervention d'un aide. Remarquons ici l'importance dédiée à l'ornementation pléthorique des vêtements et des draperies où sont mis en pratique les préceptes du travail de l'or exprimés dans le 'Libro dell'arte' de Cennino: greneler, poinçonner, graver (4). On notera également le parti-pris personnel de l'artiste dans le choix de lettres pseudo-coufiques dans les auréoles des saints et, dans celle de la Vierge, le motif particulier de la couronne de feuillage disposée en guirlande alternant avec un quadrilobe gravé sur fond grenelé que bordent deux cercles concentriques de petits points : c'est une disposition similaire que l'on retrouve dans le nimbe de la Vierge et l'Enfant de l'ancienne collection Hyland (Greenwich, Connecticut) placée vers 1395-1405(5) avec laquelle, d'autre part, l'Enfant présente d'évidentes similitudes. Ces observations per

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