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Lot n° 27

Pieter BRUEGHEL le Jeune Bruxelles, vers 1564...

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Pieter BRUEGHEL le Jeune Bruxelles, vers 1564 - Anvers, 1637/38 La trappe aux oiseaux Panneau de chêne, aminci, doublé et parqueté (Restaurations) The Bird trap, oak panel, by P. Brueghel the Younger 41 x 60,50 cm (16,14 x 23,82 in.) Provenance : Vente anonyme; Paris, Hôtel Drouot, Poulain Le Fur, 9 avril 1990, n° 15 (vendu 341 000 ff) ; Collection particulière, Paris Bibliographie : Klaus Ertz, 'Pieter Brueghel der Jüngere', Lingen, 2000, vol. II, p .629-630, n°A801, repr. : "ist von guter Qualität und in der Nachfolge Pieters II enstanden". Le docteur Ertz a examiné de visu ce panneau en décembre 2021 et l'a reconnu comme étant de la main de Pieter II Brueghel. Commentaire : Le 'Paysage d'hiver à la trappe à oiseaux' est sans doute l'une des compositions les plus célèbres de la dynastie Brueghel. On s'accorde à considérer le panneau conservé aux Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles (38 x 56 cm) comme le prototype de Pierre Brueghel l'Ancien. Il est daté de 1565. La peinture associe un sens moral de vanité, relatif au caractère éphémère de la vie, à une qualité atmosphérique, un rendu du froid de l'hiver exceptionnel. Il a été largement diffusé par son fils aîné, Pierre Brueghel le Jeune. On recense aujourd'hui un nombre important de reprises par ce dernier, datées entre 1601 et 1626, la demande étant forte, à l'époque comme aujourd'hui, et qui présentent des légères variantes entre elles dans l'aspect des branchages par exemple. Depuis un premier plan élevé, le spectateur a directement vue sur un fleuve gelé qui serpente à travers un village enneigé. Les deux rives sont bordées de maisons devant lesquelles quelques grands arbres sans feuilles s'élancent. Des patineurs évoluent sur la glace, certains égayant de leurs habits rouges ce paysage hivernal créé par des tons de bruns cuivrés blancs et gris. La limpidité du ciel, à travers les variations de tons bleus, rend l'impression de fraîcheur d'une grande intensité. A droite, sur un talus, une trappe à oiseaux est prête à fonctionner. Elle se compose d'un trébuchet, fabriqué avec une vieille porte au ferronneries rouillées posée sur un piquet, auquel est fixé une corde reliée à l'ouverture d'une des maisons. Déjà des oiseaux sont attirés par des graines sous la planche où ils seront piégés lorsque l'on tirera sur la ficelle. L'œuvre est animée par de nombreux oiseaux sur les branches ou volant dans le ciel. Pour certains auteurs, au-delà de la description d'un simple paysage, son sens peut être interprété comme symbolique de la précarité de la vie : tels les oiseaux inconscients du danger, les patineurs sont insouciants des dangers quotidiens qui les entourent. Devant le succès de la composition jusqu'au début du XVIIe siècle, certains ont analysé cette image elle-même comme une allégorie de l'occupation et de la menace permanente du pouvoir espagnol, les petits oiseaux symbolisant quant à eux le peuple flamand autrefois libre aux heures glorieuses des villes libres au Moyen-Âge et désormais "piégé" sous la coupe des Habsbourg. Un certificat du Dr Klaus Ertz en date du 1er décembre 2021 sera remis à l'acquéreur.