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Lot n° 100

100. NAPOLÉON Ier. Lettre autographe, en anglais,...

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100. NAPOLÉON Ier. Lettre autographe, en anglais, au comte Emmanuel-Auguste-Dieudonné de Las Cases. Longwood à Sainte-Hélène, 6 mars 1816. 1 p. in-8 carré, adresse au dos en anglais « Counte Lascases. Longwood. Very urgent ». Montage sur onglet dans un volume relié in-folio, demi-chagrin maroquin brun, dos lisse orné avec aigle impériale couronnée dorée , dos un peu frotté (reliure moderne). RARISSIME AUTOGRAPHE DE NAPOLEON Ier ECRIT EN ANGLAIS A SAINTE-HELENE. Seules trois lettres autographes en anglais de Napoléon sont actuellement connues, toutes adressées à Las Cases, dont une conservée à la Bibliothèque nationale de France : l'historien Peter Hicks en a fait le relevé dans un article et a également mentionné l'existence de fragments autographes d'exercices en anglais. « Sir count Las Cases. I write you this letter for say to you that you had done a very good book. It is not however that is not somme fautes, but you schal may corect them in the next edition : then schal you may sell your work five pound [biffé : « l'exemplairy »] every exemplairy. Upon that I pray God that he have you in his holy and worthy guard. » Traduction : « Monsieur le comte de Las Cases. Je vous écris cette lettre pour vous dire que vous avez fait un très bon livre. Ce n'est pas cependant qu'il n'y ait quelques fautes, mais vous pourriez les corriger dans la prochaine édition : alors pourrez-vous vendre votre œuvre cinq livres chaque exemplaire. Sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte et digne garde. » TRES PRECIEUSE LETTRE A SON COMPAGNON D'EXIL, FUTUR MEMORIALISTE... ET PROFESSEUR D'ANGLAIS. Dans son Mémorial de Sainte-Hélène, Las Cases relate comment, au mois de mars 1816, Napoléon lui écrivit des lettres en anglais : la première pour lui jouer un tour en critiquant anonymement son Atlas historique (6 mars), et les suivantes par manière d'entraînement (7 mars et nuit du 8-9 mars). Las Cases évoque précisément la présente lettre du 6 mars : « Un instant avant le dîner, je me suis rendu , comme de coutume, au salon , l'Empereur y jouait une partie d’échecs avec le grand maréchal. Le valet de chambre de service à la porte du salon est venu m'apporter une lettre , il y avait dessus : très pressé. Par respect pour l’empereur, je me cachais pour essayer de la lire, elle était en anglais , on y disait que j'avais fait un très bel ouvrage, qu'il n'était pas pourtant exempt de fautes, que si je voulais les corriger dans une nouvelle édition, nul doute que l'ouvrage n'en valût beaucoup mieux. Et sur ce l’on priait Dieu qu’il m'eût en sa digne et sainte garde. Une telle lettre, excitait ma surprise, un peu ma colère , le rouge m’en était monté au visage , c'était au point que je ne m’étais pas donné le temps d’en considérer l’écriture. En la parcourant, j’ai reconnu la main, malgré la beauté inusuelle de l'écriture, et je n'ai pu m'empêcher d’en rire beaucoup à part. Mais l’Empereur, qui me voyait par côté, m'a demandé de qui était la lettre qu'on m'avait remise. J'ai répondu que c'était un écrit qui m'avait imprimé un premier sentiment bien différent de celui qu'il me laisserait. Je le disais si naturellement, la mystification avait été si complète, qu’il se mit à rire aux larmes. La lettre était de lui , l'écolier avait voulu se moquer de son maître, et s'essayer à ses dépens. JE GARDE SOIGNEUSEMENT CETTE LETTRE , LA GAIETE, LE STYLE ET LA CIRCONSTANCE ME LA RENDENT PLUS PRECIEUSE QU'AUCUN DES BREVETS QUE L'EMPEREUR EUT PU ME DONNER AU TEMPS DE SA PUISSANCE » (texte du manuscrit original paru en 2018). COMMENT NAPOLEON APPRIT A PARLER LA LANGUE DE SES GEOLIERS. Une fois aux mains des Britanniques sur le Northumberland, Napoléon Ier manifesta le désir d'apprendre la langue de ses geôliers. Le comte de Las Cases, qui avait vécu à Londres en émigration sous la Révolution et durant la première restauration, sembla tout indiqué pour cette tache. Il donna ainsi ses deux premières leçons à l'empereur durant l'escale du bâtiment à Funchal sur l'île de Madère (23-25 août 1815). Néanmoins, les officiers anglais parlant tous le français, l'expérience fut interrompue pendant cinq mois. Le 16 janvier 1816, Napoléon Ier souhaita reprendre ces leçons sérieusement. Le comte de Las Cases, dans son Mémorial de Sainte-Hélène, raconte : « Il est venu à remarquer qu'il était honteux qu'il ne sût pas encore lire l'anglais », et indique ensuite régulièrement jusqu'en avril 1816 les progrès de son élève, qui parvint à savoir lire sans trop de mal, à écrire avec plus ou moins de difficultés, mais, comme le confirma Betsy Balcombe, à parler dans un sabir plutôt bizarre : – 17 janvier 1816 : « Aujourd'hui l'empereur a pris sa première leçon d'anglais [...]. Mon grand but était de le mettre à même de lire promptement les papiers-nouvelles [...] L'empereur ensuite a voulu faire quelques thèmes : il écrivait des phrases dictées, et les traduisait en anglais, à l'aide d'un petit tableau que je lui ai fait pour les verbes auxiliaires et les articles, à l

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